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L’art de la guerre Puisque de guerre il s’agit, il est utile de se rappeler les principaux enseignements de cet art, tels qu’exprimés par Sunzi et Sun Bin (2004) dès les VIe et Ve siècle avant JC, et enrichis plus tard par Machiavel et Clausewitz. Je pourrais les résumer avec les leçons suivantes en matière d’investissement :
Tout comme les professeurs d’université, les dirigeants d’entreprises et leurs administrateurs se distinguent souvent plus par leur patience que par leurs compétences ! A la différence des professeurs, toutefois, la plupart d’entre eux semblent l’ignorer. « Only invest in businesses that could be run by fools, one day they will » note Warren Buffett. L’incompétence et l’irresponsabilité de nombreux dirigeants, banquiers et autres investisseurs institutionnels est un phénomène connu, particulièrement pénalisant pendant les périodes d’euphorie financière (Galbraith, 1990). Le rapport officiel écrit sur la récente crise économique, sur ses causes et ses conséquences, y fait largement référence (http://fcic.law.stanford.edu). En tant qu’investisseur, la seule certitude que vous ayez est que vous n’avez pas la moindre idée de ce qui pourrait se passer dans les minutes et les heures à venir. C’est pourquoi, deux réflexions attribuées à J.M. Keynes devraient guider votre réflexion et vos décisions :
Investir à long terme, aujourd’hui, consiste donc à investir au maximum pour trois mois. La raison est évidente : tous les trois mois les entreprises produisent leurs états trimestriels, publiés sur internet (voir notamment www.seekingalpha.com) et déposés auprès de la Securities and Exchange Commission dans la base de données EDGAR (www.sec.gov). Ces résultats, qui portent notamment sur le fait que l’entreprise dépasse ou non les attentes des analystes en matière de chiffre d’affaires et de rentabilité nette par action (Beat estimates…), de même que sur une révision positive ou négative de leur performance future (Upgrade guidance…), sont impossibles à prévoir. Selon mes propres estimations, la probabilité que la capitalisation boursière d’une entreprise enregistre une baisse significative dans les jours suivant la publication de ses résultats, quelle qu’en soit la nature, est de l’ordre de 0,80 si le marché est baissier [MACD(WEEK(SPY)) < 0.0] et supérieure à 0.60, si le marché est haussier [MACD(WEEK(SPY)) > 0.0]. Ne pas être investi au moment de la publication trimestrielle permet généralement d’observer le carnage provoqué par les prises de profits et les ventes à découvert des détenteurs de stock-options, CALL options et autres obligations convertibles ! Sans compter les ventes directes réalisées par les dirigeants profitant d’un surcroît de liquidité du marché (www.secform4.com). Comme l’évoque la figure 5, une stratégie raisonnable consiste à se concentrer sur quelques dossiers (Focused diversification...) aussi parfaits que possible en terme de création de valeur, de croissance de la performance et de dépassement régulier des résultats anticipés par les analystes (www.finance.yahoo.com/analystestimates) ; attendre et analyser précisément les résultats trimestriels publiés ; investir lorsque le marché termine son éventuelle correction, en gardant à l’esprit que « bottoming is a process, not an event ». Une analyse MACD effectuée sur des données quotidiennes et hebdomadaires peut être d’une grande utilité pour identifier le bon point d’entrée dans le cycle trimestriel d’une entreprise. Il se situe souvent entre le second et troisième Option Expiration Friday (OEF). Ce vendredi, le troisième de chaque mois, correspond à l’expiration des options sur actions. C’est un moment caractérisé par une forte volatilité, permettant parfois de saisir des opportunités au juste prix. ![]() Figure 5 : Réaction possible du marché, en l’absence d’une correction immédiate suivant la publication des résultats trimestriels Ce qui nous conduit naturellement au principe #6 : Principe #6. Respecter le cycle trimestriel. Acheter des dossiers parfaits en termes de création de valeur, de croissance de la performance et de crédibilité managériale, au cours de la phase de consolidation (bottoming process) qui suit la publication d’excellents résultats (beat estimates, upgrade guidance). Sauf cas exceptionnel, réaliser ses investissements avant la publication des résultats trimestriels suivants.
Qui mieux que Gustave le Bon (1963) a mis en évidence les mécanismes de constitution et de fonctionnement des foules ? Les marchés étant, au sens technique du terme, des foules, il convient d’en comprendre la finalité et la dynamique. Une fois formée, une foule devient insensible à toute forme de rationalité. Efficacement encadrés, ses acteurs sont aisément manipulables par des images et des discours simples. Le retour à la conscience, et à une certaine forme de rationalité, est toujours l’effet de l’effondrement d’un mythe face à la réalité. C’est en cela que les foules, si elles sont utilisées avec intelligence et doigté, ne servent généralement qu’à détruire. Dans un remarquable ouvrage insuffisamment lu, Galbraith (1990) livre l’histoire de l’euphorie financière. La régularité avec laquelle notre monde connaît de telles chutes dans la démence surprend, de même que la présence concomitante des conditions qui y conduisent : innovation majeure à caractère financier ; incompétence des intervenants ; arrivée d’une nouvelle génération d’investisseurs ; tendance à l’autosuggestion ; utilisation excessive de l’endettement ; méconnaissance (oubli) de l’histoire… Bref, la période 2008-2010, ne constitue qu’un exemple supplémentaire de ce qui arrive lorsque la folie humaine prend le dessus sur la rationalité. Phénomène conduisant naturellement à la recherche de boucs émissaires, à la création de nouveaux mythes et interdits (Girard, 1978) et, avec certitude, à de nouvelles fuites collectives hors du réel... A découvrir : la vie et les nouvelles aventures du banquier Saccard (Zola, 1919). Dans le monde de la finance, Henry Clews (1888), banquier d’affaires et heureux propriétaire du château de Mandelieu La Napoule, rappelle avec élégance l’importance de la modestie, de la réflexion et de l’expérience, dans la mise au point d’une stratégie d’investissement totalement guidée par le succès : "Few gain sufficient experience in Wall Street until they reach that period of life in which they have one foot in the grave. When this time comes these old veterans usually spend long intervals of repose at their comfortable homes, and in times of panic, which recur oftener than once a year, these old fellows will be seen in Wall Street, hobbling down on their canes to their brokers' offices. Then they always buy good stocks to the extent of their bank balances, which have been permitted to accumulate for just such an emergency. The panic usually rages until enough of these cash purchases of stock is made to afford a big 'rake in.' When the panic has spent its force, these old fellows, who have been resting judiciously on their oars in expectation of the inevitable event, quickly realize, deposit their profits with their bankers, or the over plus thereof, after purchasing more real estate that is on the upgrade, for permanent investment, and retire for another season to the quietude of their splendid homes and the bosom of their happy families”. Dans cet extrait, les termes en gras sont particulièrement importants. Ils illustrent à quel point les clés du succès en matière d’investissement n’ont pas été fondamentalement affectées par l’apparition d’internet. La redoutable puissance de cette plate-forme technologique permettant par contre au plus grand nombre de les mettre en œuvre efficacement à l’échelle mondiale. Principe #7. Sit down, shut up and think. Préparer ses décisions d’investissement pendant de longues semaines, en se concentrant sur des dossiers parfaits en termes de création de valeur, de croissance de la performance et de crédibilité managériale. Enfin, soutenir… « l’œuvre de Dieu » : acheter le désespoir, vendre l’espoir ! De nombreuses sources et experts peuvent être utilisés pour comprendre la dynamique des marchés et l’évolution de l’environnement géopolitique dans lequel ils évoluent. Parmi les experts, les avis et commentaires émis par Ben Bernanke (www.federalreserve.gov), Jean-Claude Trichet (www.ecb.eu), Warren Buffett (www.berkshirehathaway.com), Georges Soros (www.georgesoros.com), Bill Gross (www.pimco.com), Jeremy Grantham (www.gmo.com), Bill Fleckenstein (www.fleckensteincapital.com) et Jim Jubak (www.jubackpicks.com ), pour ne citer que quelques-uns, méritent d’être lus. Des sites d’information générale tels que : www.bloomberg.com, www.reuters.com, www.cnbc.com, www.zerohedge.com et autres www.marketoracle.co.uk, devraient figurer dans tout système d’information et d’assistance à l’investissement. Enfin, ne pas négliger des sites plus spécialisés, mais faisant autorité dans leur domaine respectif, tels que : www.imf.org, www.ocde.org, www.world-exchanges.org, www.nabe.com, www.conference-board.org, www.ny.frb.org/research/global_economy, ou encore www.cia.gov et la remarquable synthèse des principaux défis à venir : JOE-2010 Joint Operating Environment Report : www.fas.org/man/eprint/joe2010.pdf. * * * * L’accès instantané à toutes les informations publiées par les intervenants de marchés et par les entreprises cotées, la disponibilité d’outils de diagnostic puissants et la possibilité de passer des ordres d’achat ou de vente de tous produits financiers en temps réel, contribuent à la création d’un nouvel espace de liberté, d’égalité et de responsabilité, de même qu’ils contribuent à l’émergence d’une discipline nouvelle : Internet-Based Global Investing. Cette discipline se situe au carrefour de l’informatique, de la statistique, de la psychologie et de la finance. Elle constitue un nouvel écosystème susceptible de contribuer au développement d’innovations majeures dans les domaines de l’information, de l’analyse, de la sélection et du contrôle des investissements. Enfin, c’est une opportunité exceptionnelle pour les investisseurs, tant individuels qu’institutionnels, qui se retrouvent dès à présent au centre de World Street. Les choix les plus importants dans la vie étant généralement ceux que l’on décide de ne pas faire, la clé du succès en matière d’investissement est de ne jamais perdre. C’est pourquoi ce document se concentre sur les pièges - et autres sources de risque - auxquels est exposé quotidiennement l’investisseur, et qui constituent autant d’invitations à l’erreur - et donc d’étapes vers le succès - s’ils sont évités. Si l’observation de ces conditions ne suffit pas à définir ce qu’on pourrait être tenté d’appeler une science de l’investissement, elle illustre parfaitement qu’investir globalement avec internet a tout d’un art éclairé ! Apprendre au plus grand nombre à investir efficacement constitue une réelle opportunité de construire un rapport dépassionné avec cette technologie exceptionnelle de financement de l’innovation et de la croissance économique qu’on appelle les marchés. Economie de marchés (free enterprise exchange economy) et liberté sont les reflets d’une même réalité. Un tel enjeu de société mérite l’attention. Bien sûr, l'activité d'investissement est une activité professionnelle exigeant rigueur et détermination. Elle demande de perdre nombre d'illusions sur la politique (et le courage de ses acteurs), sur l'entreprise (et la compétence de ses dirigeants) et sur les hommes (et leurs motivations profondes) ! Mais, le récent accès de colère des marchés, et la profonde remise en cause des acteurs traditionnels du secteur financier, illustrent déjà le rôle actif de ces nouveaux investisseurs. Ce document présente la synthèse d’une recherche personnelle menée au cours des dix dernières années, sur l’utilisation d’internet en tant que plate-forme d’investissement global. Cette recherche m’a amené à observer, conceptualiser et formaliser, le comportement dynamique des marchés, des entreprises et des investisseurs. Dans un souci de simplification de l’infinie complexité des décisions d’investissement, trois thèmes sont abordés : apprendre à comprendre les marchés, apprendre à comprendre les entreprises et apprendre à comprendre les investisseurs. L’objectif est d’intégrer données, concepts, heuristiques et modèles, en un ensemble cohérent de principes opérationnels d’aide à l’investissement. Celui-ci sera atteint si ces derniers vous aident, comme ils m’ont aidé, à développer des stratégies d’investissement pertinentes au travers d’internet. A ce stade, et même si je les considère comme étant raisonnablement validés, je vous invite à conserver une attitude critique à leur égard et à les voir comme autant d’hypothèses à explorer et à valider par vous-mêmes. * * * * |
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