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§3. — Le patrimoine de l’ensemble des ménages résidents en 1997, en milliards d'euros
Section 2.— Les écoles a mesure de l’inégalité de la répartitionL’égalité des revenus entre tous les ménages est-elle souhaitable ? Est-elle bonne ? Est-elle efficace ? Section 3.— La mesure de l’inégalité de la répartitionLa réponse de Gary BECKER (in Human capital, 1964) est claire, les différences de salaires sont dues à des différences d’investissement, à des détours de production. Pour lui, elles sont donc légitimes. « La théorie du capital humain aide à rendre compte des phénomènes comme les différences de salaires selon les personnes et les lieux, la forme des profils de salaires selon l’âge, la relation entre âge et salaires, et les effets de la spécialisation sur la compétence. Par exemple, parce que les salaires observés contiennent la récompense du capital humain, des gens gagnent plus que d’autres simplement parce qu’ils investissent plus en eux-mêmes. Parce que les personnes les plus capables tendent à investir plus que les autres, la distribution des salaires est inégale. » Le courant libéral se retrouve, pour l’essentiel dans cette assertion. Dans ce sens, l’idéal serait que les individus, par des transferts volontaires, réalisent un maximum d’utilité pour la collectivité, au sens de Pareto. La répartition optimale est liée aux fonctions d’utilité individuelle, elle n’est pas égalitaire. Pour d’autres, la répartition primaire est trop inégale et elle ne produit pas d’efficacité économique car elle entraîne la sous-consommation, un excès d’épargne et une activité sous-optimale. En tout cas, dans tous les pays, il existe une redistribution des revenus dont :
Avant d’étudier la redistribution dans le détail, il faut pouvoir mesurer les inégalités de revenu et les inégalités de patrimoine. Dès lors, on sera fondé à se questionner sur la répartition secondaire, sur ses effets tant négatifs que positifs.
§1) Les indices de mesure de l’inégalitéAvant de mesurer les inégalités, il faut rappeler l’évolution du pouvoir d’achat. En 1951, le revenu moyen était de 5 351 euros (en € de 1994) contre 20 930 euros1 environ en 2003. Entre 1951 et 1994, le pouvoir d’achat de ce revenu a été multiplié par 3,3. Dans le même temps, le salaire minimum a été multiplié par 2,9. Les inégalités peuvent s’appréhender soit en termes de disparité, soit en termes de dispersion. Les disparités correspondent aux écarts entre les revenus moyens de différentes catégories, par exemple entre cadres et ouvriers ou entre hommes et femmes. La dispersion désigne les écarts au sein d’un même ensemble, par exemple les femmes, les salariés, les patrons. A.— L’indice de disparitéIl mesure l’écart entre les revenus moyens des différents groupes, ici les professions et catégories socioprofessionnelle (PCS).
ATTENTION, cet éventail ne mesure que l’écart entre des moyennes. L’éventail des revenus moyens ci-dessus minore l'indice de disparité puisqu'il ne comprend pas toutes les CSP (source TEF). Si on sépare les ouvriers en OQ et ONQ, cet indice passe à 3. À l’intérieur de chaque catégorie, il y a aussi des écarts importants, notamment chez les cadres où les salaires nets peuvent — chez certains dirigeants — atteindre 2,1 millions d’euros par an. C'est le cas, en 2003, du PDG de Sanofi-Aventis, Jean-François DEHECQ qui gagne don autant que 152 smicards. Le Smic confère un salaire net de 1 100 euros par mois, soit 13 200 euros par an. Thierry BRETON (FT) percevait, en 2003, un salaire annuel de 1,347 million d'euros (avant le produit des options sur actions) Selon le chiffre que l’on choisit, on pourra effectuer des commentaires fort différents. B.— Les comparaisons inter-décilesPour calculer cet autre indicateur, on utilise la méthode des fractiles, c’est-à-dire que la population étudiée est classée par ordre croissant de revenu, puis on la divise en autant de parties souhaitées, les fractiles. On note Dx avec 0 L’indicateur de dispersion donne une évaluation synthétique de la dispersion des revenus individuels. Le plus utilisé est le rapport inter déciles, le rapport entre déciles extrêmes (D9/D1) est l’indicateur le plus courant. L’insee propose couramment (cf le TEF) des tableaux en déciles, en voilà le résultat pour l’année 1999 :
Dans le tableau ci-après est retracée l'évolution du rapport inter-déciles (D9 / D1) selon l'insee :
Ces chiffres traduisent une montée des inégalités salariales de 1950 à 1967, puis une baisse rapide jusqu'en 1984, aboutissant à une répartition moins inégale qu'en 1950. Depuis 1980, on assiste à une stabilité assez remarquable du rapport inter-décile autour de 3. §2) Les indicateurs de concentrationPour étudier la concentration des revenus, deux autres outils sont couramment publiés : la courbe de Lorentz et le coefficient de Gini. Le graphique ci-après, la courbe de Lorentz, repésente la répartition effective du revenu au regard de la répartition égalitaire qui serait matérialisée par la droite OA. Le coefficient de Gini est défini par le quotient de la surface S (hachurée) et de la surface du triangle OAH, soi S/OAH. Il varie donc entre 0 et 1 :
![]() Concentration du patrimoine et du revenu des ménages : courbe de LORENZ Les inégalités en France mesurées par différents indices
Rémy PRUD’HOMME (Le Monde 10 juillet 1990) fait une distinction entre les inégalités de salaire et les inégalités de revenu. Il remarque, ainsi, « que si l’on considère les salaires, l’inégalité a augmenté dans l’Amérique de Reagan. Mais si l’on considère les revenus, elle a diminué, du fait de la baisse du chômage, de 11 % en 1980 à 5 % en 1988. » Je vous invite, en outre, à méditer l’exemple qu’il a choisi à dessein : « Soit un pays composé de cinq personnes. Considérons les trois distributions A, B et C suivantes, que l’on peut interpréter comme des distributions à des dates différentes.. »
Laquelle est la plus inégalitaire ? Si l’on regarde les revenus des 20 % les plus riches, c’est la distribution A la plus inégalitaire, suivie de B puis de C. Si l’on considère le revenu des 20 % les plus pauvres, l’ordre est exactement inverse. Et si l’on s’intéresse au rapport du revenu la plus élevé au revenu le plus bas, c’est B qui est la distribution la plus inégalitaire. Il est impossible de répondre rigoureusement à la question du degré d’inégalité et de procéder à des comparaisons dans le temps et d dans l’espace. §2) La France, CHAMPIONNE DES inégalités salarialesSource : Alternatives économiques hors-série N° 41 « L’Europe » du 3ème trimestre 1999 (page 29). A B) Rapport, en 1995, entre le salaire brut moyen des professions intellectuelles supérieures
« Sur les dix dernières années (1988-1998), les rémunérations du secteur privé n’ont augmenté, d’après l’OCDE, que de 31 % aux Pays-Bas et de 38 % en France (moins qu’aux États-Unis) contre 81 % en Espagne, 75 % en Suède et 71 % au Royaume-Uni. Ce constat marque une ligne de fracture entre les pays qui ont tendance à laisser filer les salaires (Suède, Espagne, Italie et Royaume-Uni) et ceux qui exercent une forte pression sur eux (Belgique, Pays-Bas, France ou Allemagne, pays jouant sur la désinflation compétitive). Ce groupe est toutefois hétéroclite car le salaire médian hollandais est plus élevé de 34 % que son équivalent français et que son équivalent allemand de 66 % selon Eurostat. » Guillaume Duval. Les salaires vont constituer, en union monétaire, une variable d’ajustement puisque la monnaie est unique. Partant de là, deux stratégies européennes sont possibles, laisser jouer la concurrence par les salaires à l’intérieur de la zone €uro (et favoriser l’emploi dans les pays les moins onéreux) ou mettre en place une coordination des évolutions salariales dans les différents pays pour éviter une concurrence sauvage et destructrice. Entre coopération et concurrence, quels choix seront effectués ? La réponse appartient aux organes de l'UE, mais aussi aux États-nation, quelle fiscalité, quelle stratégie de coût ? C) Disparités de revenus et de patrimoine en 1994Les disparités sont plus importantes en matière de patrimoine qu’en matière de revenus ; la moitié du patrimoine des Français est détenu par 10 % des ménages ![]() 5 656 milliards d'euros, tel est le patrimoine net des ménages en France en 2002, soit 250 000 en moyenne par foyer. Mais cette moyenne recouvre de très grandes disparités puisque 50 % des ménages, les moins favorisés, ne possèdent que 8 % du patrimoine. À l’autre extrémité de l’échelle, 10 %, les plus aisés, détiennent à eux seuls 50 %. N° 2 L ![]() N°1 es ouvriers ont un patrimoine brut moyen de 63 000 euros, les employés, 67 500, les agriculteurs 350 000 euros, artisans, commerçants et chefs d’entreprises : 420 000 et les professions libérales : 600 000 euros.. Dans le premier cas, 50 % des ménages détiennent 8% du patrimoine et 25% des revenus. Dans le second cas, 90 % des ménages détiennent 50 % du patrimoine et 72 % des revenus, ce qui veut dire que le dixième décile possède 50 % du patrimoine et disposent de 28 % des revenus. D) Disparités entre hommes et femmes en Europe en 1998. Salaires bruts féminins en % des salaires masculins (rémunération à temps partiel à temps plein, primes exclues)
Les cinq grandes catégories de ménages selon le niveau de vie (source Insee-DGI)
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