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POLITIQUEMENT INCORRECT Alors que Stéphane GIOCANTI vient de publier une intéressante Histoire politique de la littérature (Flammarion), l’actualité prouve que l’engagement des écrivains constitue parfois un choix à risques. Le dissident chinois Liu Xiaobo en sait quelque chose, condamné le 25 décembre à onze ans de prison : « Le responsable du cabinet d'avocats défendant M. Liu, Mo Shaoping, (…) a estimé que ce procès était emblématique, car il illustre la réaction du pouvoir aux efforts déployés par quelqu'un "qui a œuvré pour les droits de l'homme et la démocratie durant des décennies et a essayé de trouver un moyen de permettre aux citoyens ordinaires de critiquer le gouvernement. Nous avons plaidé non coupable. Le seul crime (de Liu Xiaobo) est d'avoir pris la liberté de parole" ». (Extrait de l’article de B. Philip, Le Monde, 26.12.2009.) La liste des auteurs et penseurs que des gouvernements ont voulu faire taire continue de s’allonger depuis SOCRATE, condamné à mort pour avoir par ses conversations avec la jeunesse mis en danger la cité d’Athènes ou OVIDE, exilé à vie loin de Rome pour … on ignore toujours pour quel motif précisément, disons qu’il dérangeait le pouvoir en place. Mais qu’ils soient de Grèce, de Rome, de Chine ou d’ailleurs, des temps antiques ou du monde contemporain, tous ces exilés, ces ostracisés, ces condamnés sont libres dans leur tête et cette liberté-là ne s’entrave pas, qu’on se le dise. C’est Michel Berger qui l’a chanté, mais c’est Aristote qui l’a écrit. GAULOIS VS GOOGLE « Livre numérique. Le village gaulois résiste » : c’est ainsi que le Nouvel Obs (n° 2354, semaine du 17.12.2009) titrait son article sur la bataille pour les droits de numérisation des œuvres littéraires. Dans le rôle des Gaulois, vous l’aurez compris, les éditeurs français, comme La Martinière et, pour jouer la légion romaine, le moteur de recherches Google ou le site d’achat en ligne Amazon, dont l’appétit de livres numérisés semble insatiable. Le 18 décembre, les Gaulois ont remporté une première manche devant le Tribunal de Grande Instance de Paris : Google a perdu son procès, condamné pour contrefaçon des droits d’auteurs, mais le géant américain n’a pas dit son dernier mot et décidé de faire appel du jugement. Le PDG des éditions de La Martinière semble se méfier, lui aussi, puisqu’il a déclaré, le 21 décembre dernier, souhaiter trouver un terrain d’entente avec son adversaire. Euh… comment se termina déjà la guerre des Gaules ? Et qui a gagné en fin de compte ? Espérons que ce procès n’ait pas été le Gergovie de l’édition française et surtout qu’il n’y aura pas d’Alésia du livre : faudrait quand même tirer des leçons de l’Histoire ! BONBECS FABULEUX « Chauds, chauds les marrons, chauds » : petite phrase que nous entendrons peut-être encore, pendant quelques jours, dans les rues de nos villes. Ces fruits, comme vous le savez certainement, ne sont pas ceux du marronnier, quelle évidence !, mais bien du châtaignier et on devrait donc plutôt parler de châtaigne chaude, mais cela pourrait peut-être prêter à confusion. Toujours est-il que ce fruit bénéficie parfois d’une étymologie totalement fantaisiste, mais dont les saveurs mythologiques témoignent probablement de l’intérêt qu’on lui porte : d’aucuns affirment donc que « châtaigne » provient de l’expression Casta Nea, « Chaste Néa » : Néa, nymphe et compagne de Diane, déesse de la chasse, aurait été remarquée par Jupiter, mais celui-ci devenant trop pressant et trop entreprenant à son goût, elle repousse les avances du maître des dieux et se donne la mort. Comme à son habitude, Jupiter ne se montre pas ingrat avec les femmes qu’il a aimées et transforme Néa en châtaignier. On croirait un passage des Métamorphoses d’Ovide, non ? Il y a là comme des réminiscences d’autres destins de jeunes et belles nymphes, Daphné, Callisto et les autres… Tant pis, si l’étymologie est fausse, l’invention des mythes perdure… ![]() Rien de tel quand l’hiver est là que de se faire plaisir, et quoi de mieux que des douceurs sucrées dans ce cas-là ? En écrivant Rêves sucrés… Bonbons et sucettes du monde (Vivian Hamy), « petites fables autour des bonbons », Pierre SKIRA a dû se faire un grand plaisir. Dans l’interview qu’il a accordée à Page des libraires (n°134, déc.2009), l’auteur rappelle que « les premières traces des bonbons remontent au VIIe siècle avant notre ère : les Perses découvrent un roseau qui fournit du « miel » sans le secours des abeilles. Il faut attendre Alexandre le Grand (IVe siècle avant Jésus-Christ) pour que cette culture se répande le long du bassin méditerranéen. Les Grecs prennent alors l’habitude d’offrir l’hospitalité aux voyageurs avec un petit peu de sucre auquel se mélangent des pistaches. Aujourd’hui encore, dans certains endroits de la péninsule, on propose aux touristes ces petites douceurs avec une cuiller, de l’eau ou un alcool ». Et Pierre Skira d’ajouter un peu plus loin : « En période de crise, la population a besoin de sucre dans la tête et le corps ! Elle a besoin de se faire plaisir ! ». La crise a du bon parfois : préparez sans vergogne berlingots, caramels, papillotes, sucettes, fraises tagada et autres bêtises (de Cambrai !). ![]() Une recette pour finir ? Les traités de pâtisseries et douceurs antiques ne faisant malheureusement pas partie des manuscrits retrouvés à ce jour, il faudra nous contenter d’une recette de pâte de coings livrée par PALLADIUS dans son essai sur l’agriculture (Vème s.) : « Après avoir pelé des coings mûrs, on les coupe en petits morceaux très minces, en jetant de côté les parties dures qui se trouvent dans l’intérieur de ce fruit. Ensuite, on les fait bouillir dans du miel, jusqu’à ce que cette composition soit réduite à moitié, en les saupoudrant de poivre fin pendant qu’ils cuisent (réjouissez-vous : cette recette ne fait pas appel au terrible garum obtenu à partir d’entrailles de poisson salées et séchées au soleil !). » (source : N. BLANC et A. NERCESSIAN, La cuisine romaine antique, Glénat / Faton) AU BONHEUR DES ARCHEO’
Sources : DNA 16.12.2009
FESTIVAL EUROPEEN LATIN ET GREC Réservez sans plus tarder votre dernier week-end du mois de mai 2010 ! C’est en effet les 28, 29 et 30 mai 2010 que vous pourrez assister au 6ème FESTIVAL EUROPEEN LATIN GREC sous la direction de Franck COLOTTE et le « pilotage » d’Elizabeth ANTEBI. Un lieu ? L’abbaye de Neumünster (salle R. Krieps), à Luxembourg. Un thème ? Plein de promesses : "Ecrivains, Artistes, Musiciens : l'inspiration antique". Un programme ? Riche et varié, pour tous les goûts et tous les âges. Hébergement, transport ? Toutes les réponses à vos questions sont déjà sur le site du FELG.
A consulter : le très beau et divertissant journal Ganymède, mis en ligne par le FELG (rédacteur en chef : A. Thiollier / Ganymède). Il en est déjà à son deuxième numéro et cherche à étoffer son équipe de journalistes (collégiens, lycéens, étudiants) pour de nouveaux articles. On souhaite bonne presse et de nombreux lecteurs à cette parution. LIBRAIRIE : DERNIERES PARUTIONS Pour évoquer l’Antiquité gréco-romaine, la liste des parutions s’est exceptionnellement allongée fin 2009. Essayons ici, malgré tout, d’établir un panel assez représentatif de ce que proposent les libraires. …en LITTERATURE et ANTHOLOGIES
…dans la catégorie ESSAIS Archéologie
Histoire
Romains, Gaulois et alii
Philosophie
Astro’ Antic’
Mythologie
Ciné
Théâtre
Biographie
Langues de l’Antiquité
…sur les étagères des LIVRES D’ART
Virgile apparaît encore pour sa tentative de recensement des raisins et des vins (Géorgiques, II). Cependant, comme pour Ovide et son catalogue des Métamorphoses (auquel on pourrait adjoindre le poème des Fastes et son inventaire des fêtes romaines, non évoqué par Eco), il y a dans cette tâche, qui consiste à énumérer, une part d’indicible (reprenant un travail de l’essayiste G. Ledda, Elenchi impossibili : cataloghi e topos dell’indicibilita, Eco parle du topos de l’indicibilité) : l’impossibilité de tout dire, tout raconter, tout énumérer, Ovide lui-même soulevant la difficulté à « énumérer tout ce qui dans le monde a pris une forme nouvelle » (Métamorphoses, XV, 419-420). Plus intéressant peut-être, parce que l’on touche là à la perception d’un texte et à sa réception par le lecteur ou l’auditeur, le chapitre consacré à la « Rhétorique de l’énumération » : enumeratio, congeries (« le fatras, une séquence de mots ou de phrases signifiant la même chose, et reproduisant la même pensée sous divers aspects »), incrementum (ou gradatio), asyndète, anaphore…, plusieurs de ces techniques sont à l’œuvre dans la Première Catilinaire de Cicéron (par exemple, l’accumulation de questions purement rhétoriques et les anaphores qui ouvrent ce discours de 63 av.J.-C.) Riche de nombreuses illustrations, Vertige de la liste met également en valeur les mosaïques-catalogues, ainsi l’inventaire des animaux marins (Musée archéologique de Naples…), auquel on pourrait ajouter, entre autres, celles qui constituent un catalogue des reliefs de repas (Musées du Vatican). G. P. Pannini est présent, lui aussi, avec ses Galeries recomposant par morceaux choisis une image de la Rome antique. A la lecture de cet ouvrage, on comprend aisément le vertige qui a saisi Umberto Eco devant l’ampleur de sa tâche : dresser la liste des listes relève de… l’indicible. Rien n’empêche tout un chacun de poursuivre le recensement et d’apporter sa pierre à l’édifice. Une suggestion ? Les « listes du quotidien » qui sont entrées dans l’univers des musées et de la mémoire des civilisations : ainsi en est-il des graffitis antiques (retrouvés à Pompéi ou d’ailleurs) qui énumèrent les travaux et les jours des vies passées. …pour la jeunesse
…au rayon B.D.…
Ne boudez pas votre plaisir et précipitez-vous sur cette BD aussi intelligente qu’irrévérencieuse envers les mythes antiques. Les (més)aventures du chien de Zeus, ses poses philosophiques et ses tractations avec la mythologie établie sont un véritable régal. Et c’est à mourir de rire.
…sans oublier quelques ROMANS
…pour activer les neurones différemment
… et chez nos voisins d’Outre-Rhin
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![]() | ![]() | «Coco» Professeur de danses, spécialisée dans les danses en ligne ( Madison, Kuduru, Merignué) | |
![]() | ![]() | «petits pains». Alors voyez là un petit aperçu de ce qu’elles cachent vraiment ! | |
![]() | «La machine dans le garage : rock, totalitarisme, pornographie chez Pink Floyd et Frank Zappa», Le son des rouages. Représentations... | ![]() | «Bay koko pou savon». IL symbolisait le fait qu'il faillait donner des noix de coco en échange de savon. Du donnant-donnant. Le concept... |
![]() | Il n'y a point de gros laboureur en Angleterre qui n'ait la grande charte chez lui, et qui ne connaisse très bien la constitution... |