Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée par le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation. Sujet : Comment les vendeurs mettent-ils en œuvre des stratégies susceptibles de renforcer leur pouvoir de marché ? Document 1 Les milieux des pierres précieuses et du diamant ont traversé le XXe siècle sous le signe de dominations monopolistiques bien établies. L’histoire du règne sud-africain dans le secteur du diamant est bien documentée, et donc relativement bien connue. La société De Beers, géant mondial du diamant longtemps dirigé par les membres de la famille Oppenheimer, a rapidement construit un empire planétaire dont le but clairement avoué était la centralisation¹ à l’échelle mondiale de toutes les productions de diamant. Cela deviendra rapidement la ligne directrice de l’entreprise, satisfaisant l’obsession d’Ernest Oppenheimer : « Être le seul distributeur de bruts aux diamantaires…» […].
Dans cette optique, une des filiales² du groupe, la CSO (Central Selling Organisation) aura pour fonction de drainer l’ensemble des productions mondiales de diamants et d’assurer de manière monopolistique la distribution des brillants lors des ventes effectuées régulièrement à Londres. Poursuivant pendant près de 60 ans cet objectif, De Beers réussit à contrôler près de 90% de la production mondiale de diamants dans les années 1980, créant du même coup un des monopoles minéralo-industriels les plus aboutis de l’Histoire. Rémy CANAVESIO, « Les filières « pierres précieuses » et « diamant » : la fin de deux trajectoires parallèles ? », Les Cahiers d’outre-mer, n°236, 2006.
Centralisation : concentration
Filiales : société dont le capital est détenu majoritairement par une autre société
Document 2 Poids des 10 premiers groupes dans leur secteur d’activité au 1er janvier 2008 en France
Secteur d’activité des entreprises
| Valeur ajoutée brute (en %)
| Effectif salarié (en %)
| Industries agroalimentaires (hors tabac)
| 20,2
| 13,6
| Industries des biens de consommation
| 23,3
| 13,6
| Industrie automobile
| 76,4
| 70,2
| Industries des biens d’équipement
| 26,5
| 21,2
| Industries des biens intermédiaires
| 15,4
| 12,2
| Energie
| 94
| 92,4
| Construction
| 16
| 15,4
| Commerce
| 11,3
| 13,6
| Transports
| 45,9
| 35,4
| Activités immobilières
| 13,6
| 10,7
| Services aux entreprises
| 26,8
| 20,6
| Services aux particuliers
| 16,5
| 10,8
| Education,santé, action sociale
| 7
| 11,8
| Source : d’après Insee, Enquêtes Suse, LiFi, Diane
Champ : hors agriculture, activités financières, industrie du tabac et administrations.
Note : dans chaque secteur, les effectifs et les valeurs ajoutées des entreprises d'un même groupe sont additionnés et affectés à ce groupe. Les 10 premiers groupes sont ceux dont les entreprises du secteur les classent en tête.
Lecture : Selon l’Insee et les enquêtes Suse, LiFi, Diane, en France au 1er janvier 2008, les 10 premiers groupes de l’agroalimentaire ont réalisé 20,2% de la valeur ajoutée brute créée par l’ensemble du secteur et employaient 13,6% de l’ensemble des salariés travaillant dans ce secteur.
Document 3 Classement mondial des 15 premières firmes selon les dépenses de Recherche et Développement en 2008 (en milliards de $)

Total Mondial : 135,886 milliards de $ Source : Barry Jaruzelski et Kevin Dehoff, Profits Down, Spending Steady : the Global Innovation 1000, 2009. Document 4 La marque [Nespresso] s’est construite autour de trois principes : la création de « crus » encapsulés dans les fameuses dosettes et […] assorties de noms italiens ; la machine, conçue pour former un couple indissociable avec les capsules ; le « club Nespresso », permettant de tisser un lien avec le client […]. Pour l’image, la société s’est inspirée des codes du luxe. Le design des machines, la création d’accessoires, les emballages, rien n’est laissé au hasard. L’univers de la marque est mis en scène dans des magasins raffinés ouverts dans les quartiers chics des grandes métropoles, à proximité des griffes de mode.
« What else ? » direz-vous. C’est là que George Clooney entre en scène […]. Depuis 2006, la saga publicitaire conçue par l’agence McCann, où l’acteur américain accepte le rôle de simple faire-valoir de la marque, a fait mouche. Le contrat avec la star hollywoodienne court jusqu’à l’été 2011. Cette mécanique bien huilée a fait de Nespresso une marque « émotionnelle », au même titre que Nutella par exemple. Avec, à la clé, un succès commercial. Laurence GIRARD, « Le Groupe Casino part en guerre contre le monopole de Nespresso »,
Le Monde, 16 mars 2010.
Sujet réalisé par C. Grellois et S. Coquel |