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Objet d’étude : Des goûts et des couleurs, discutons-en Cette séquence de début d’année, adressée à des élèves de seconde baccalauréat professionnel accompagnement, soins et services à la personne, ne visait aucunement l’exhaustivité du programme concernant cet objet d’étude. Il s’agissait, avant tout, d’amener les élèves à interroger leurs goûts et à s’ouvrir à ceux d’autrui, dans une démarche de dialogue et de respect. Une autre séquence, centrée sur l’expression de l’amour et de la fuite du temps à travers les âges, viendra compléter ce premier temps d’échanges, en traitant notamment de la Renaissance (champ littéraire et histoire des arts). Deux séances sont développées ici, l’une à dominante langue (séance 3), l’autre à dominante lecture (séance 5). Je propose, également, une évaluation sommative. Titre problématisé : Les goûts d’aujourd’hui sont-ils meilleurs que ceux d’hier ? En lien
Comment partager ses goûts dans une démarche de dialogue et de respect ? En quoi la connaissance d’une œuvre et de sa réception aide-t-elle à s’ouvrir aux goûts des autres ?
« Accroche » : Deux questions ont été posées aux élèves, afin de recueillir leurs représentations :
Les réponses, notées sur leur cahier d’écriture, seront reprises en fin de séquence.
Séance 2 : La Tour Eiffel, toute une histoire ! Questions guidant la lecture : Quel métier Gustave Eiffel exerçait-il ? Quand et à quelle occasion la Tour a-t-elle été construite ? Que symbolisait-elle à cette époque ? Que symbolise-t-elle aujourd’hui ? Séance 3 : La Tour Eiffel, critiquée à peine commencée ! L’enseignant lit la lettre de protestation, puis les élèves l’analysent (nature, date, auteurs, sujet, point de vue développé) Hypothèses de lecture formulées à l’oral et échange ; réponses validées à noter dans le cours. Comment les auteurs expriment-ils leur point de vue ? (éléments à souligner dans le texte et natures grammaticales à déterminer au brouillon) Correction/cours : exprimer son point de vue
Exercice / réponse de Gustave Eiffel (les élèves peuvent utiliser le cours de langue) : Analysez le document. Comment l’auteur défend-il son point de vue ? Séance 4 : La Tour Eiffel : une belle œuvre ? Précisions éventuelles : la Tour Eiffel a de nombreux admirateurs, mais l’admiration n’est pas forcément provoquée par l’impression de beauté. La concernant, on peut admirer la prouesse technique et l’immensité de l’ouvrage, sans la trouver belle. Tout dépend des goûts, qui varient en fonction de différents paramètres : les époques, les lieux, les personnes. Les avis divergent donc et il est impossible de trancher. En effet, pourquoi telle opinion serait-elle meilleure qu’une autre ? Il faut toutes les accepter, en reconnaissant que la Tour Eiffel est un chef-d’œuvre, c’est-à-dire une œuvre parfaite en son genre, qu’on la trouve belle ou non. Séance 5 : Discuter d’art Pourquoi et comment la discussion se transforme-t-elle en dispute ? Questions de lecture (les élèves travaillent à l’écrit).
Cette question permettra de faire un rappel sur les genres littéraires. On attend : genre théâtral (exemples de justifications : noms des personnages avant les répliques, didascalies). On note qu’il n’y a ni scènes ni actes. Notions théoriques (texte lacunaire) : Le texte de théâtre est destiné à être mis en scène, c’est-à-dire à être joué sur une scène devant un public. Dans Lire le théâtre, Anne Ubersfeld explique que le texte de théâtre « se compose de deux parties distinctes mais indissociables, le ……………………… et les ………………………. (ou indications scéniques) ». Ce qui les distingue, c’est le sujet de l’énonciation (qui parle ?). Dans le dialogue, ce sont les …………………………. qui parlent, tandis que, dans les didascalies, c’est …………………. qui parle. Ce dernier nomme les personnages et indique leurs actions, gestes et intonations. Réponses : dialogue, didascalies, personnages (en profiter pour distinguer personne et personnage), auteur.
Echange autour des réponses rédigées par les élèves (des volontaires lisent ce qu’ils ont écrit et on veille à solliciter ceux qui n’ont pas participé à l’échange). Les points de vue de Marc et Serge s’opposent. Au début, Marc décrit, de façon neutre, le tableau qu’a acheté son ami Serge. Serge se montre, quant à lui, enthousiaste. Il est admiratif : « réjoui » ; « Tu n’es pas bien là. Regarde-le d’ici. Tu aperçois les lignes ? » ; les répétitions, les phrases exclamatives et les lettres capitales qui marquent l’enthousiasme : «Très. Très ! » et « C’est un ANTRIOS ! ». Marc n’est pas réceptif à cette forme d’art ; il ne la comprend pas et la rejette. Son incompréhension et son agacement face à cet achat vont crescendo : répétitions, évolution de la ponctuation : ?, !, ?!, ; jugement de valeur explicitement péjoratif : « cette merde ». Serge est blessé, déçu par la réaction de son ami qu’il condamne : « une arrogance vraiment stupéfiante », reprise anaphorique « aucune-aucun-aucune » (il juge sa réaction intolérante), adjectifs qualificatifs, proposition subordonnée relative et verbe d’opinion péjoratifs. Idées clés : Serge et Marc n’ont pas les mêmes goûts en matière d’art et cette divergence les mène au conflit. C’est cette issue qui pose problème. « Tous les goûts sont dans la nature » et le respect de l’autre devrait permettre de partager ses différences, sans entrer dans la rivalité et/ou le mépris. Des goûts et des couleurs, on peut en discuter, mais dans une démarche de dialogue et de respect. Toute la richesse de l’échange réside dans ce respect mutuel. Evaluation : Les goûts d’aujourd’hui sont-ils meilleurs que ceux d’hier ? Note et commentaire(s) : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Les Lettres persanes, publiées en 1721, se présentent sous la forme d’un roman épistolaire3 : deux Persans4, Usbek et Rica, en voyage à Paris, écrivent des lettres à leurs amis persans pour leur décrire les mœurs parisiennes. Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode. Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé. Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger ; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est présentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies. Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces caprices. On voit quelquefois sur le visage une quantité prodigieuse de mouches5, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. […] De Paris, le 8 de la lune de Saphar6, 1717. Montesquieu, Lettres persanes, lettre 99 (1721). Questions
Justifiez votre réponse en relevant le nom commun péjoratif qu’il répète. /2
La note tiendra compte de la qualité de l’expression. Correction Il fallait différencier deux textes : l’introduction (en italique) et la lettre. L’introduction donne des informations qui permettent de mieux comprendre la lettre. En ce sens, il était judicieux de la lire très attentivement, mais les questions portaient sur la lettre ; c’est elle qu’il s’agissait d’étudier précisément.
Pronoms personnels : « je » (épistolier), « tu » (destinataire) ; donc l’un des persans, Usbek ou Rica, écrit à un ami persan (ce sont des personnages –êtres fictifs, « êtres de papier »-). Thème : « les caprices de la mode, chez les Français ».
Les goûts sont relatifs (subjectifs et variables en fonction du contexte spatial et temporel). On ne peut donc pas dire que ceux d’aujourd’hui sont meilleurs que ceux d’hier. 1 Onglet « Visiter la Tour Eiffel », « Tout savoir sur la Tour » 2 Onglet « Explorer », collection « Tour Eiffel » 3 Roman par lettres. 4 Perse : terme utilisé depuis l’époque romaine pour désigner l’ensemble de l’Iran ou des empires contrôlés par des dynasties installées sur son territoire. 5 Faux grains de beauté. 6 Mois du calendrier islamique. |
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