Le devoir de mémoire est une expression qui désigne une obligation morale de se souvenir d'un événement historique malheureux et de ses victimes afin de faire en sorte qu'un événement de ce type ne se reproduise pas. Cette notion est apparue dans les années 1990 à propos de la Seconde Guerre mondiale, en particulier de la Shoah, elle s'est élargie depuis à d'autres épisodes malheureux de l'histoire.
Le devoir de mémoire a d'abord été promu par des associations de victimes, puis par des collectivités territoriales et par des États.
Différencier la mémoire de l’histoire
Faire de l’histoire, c’est essayer de reconstituer le passé à partir des traces qu’il a laissées. On appelle ces traces « les sources ». Il n’y a pas d’histoire sans sources, des sources multiples que l’on doit recouper.
L’histoire ne vise pas à juger. Elle à comprendre afin d’expliquer le passé.
La mémoire quant à elle renvoie aux souvenirs qu’a un individu, ou un groupe, du passé qu’il a vécu. Elle est inséparable de l’affectif.
L'objet du devoir de mémoire
Reconnaître l'état de victime Reconnaître les responsabilités Enfin, le devoir de mémoire est aussi une manifestation du « devoir d'humanité ».
La commission « Devoir de mémoire et traditions »
Elle a pour objectifs :
De veiller au devoir de mémoire ainsi qu’au maintien et à la défense des traditions et des intérêts moraux du corps des Sapeurs-Pompiers de Paris.
D’assurer le lien de fraternité entre les membres en activité de service et les anciens des Sapeurs-Pompiers de PARIS.
De veiller à l’entretien des monuments, des plaques de rues et des sépultures des anciens morts au feu ou morts pour la France.
De participer activement aux réunions préparatoires du « 18 » ainsi qu’à celle de la commission des « morts au feu ».
De participer à la mise en place et au fonctionnement du « Musée » en assistant la structure Brigade.
La journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, le 19 mars,
La journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation, le dernier dimanche d'avril,
La commémoration de la victoire du 8 mai 1945, le 8 mai,
La fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme, le 2ème dimanche de mai,
La journée nationale de la Résistance, le 27 mai,
La journée nationale d'hommage aux "morts pour la France" en Indochine, le 8 juin,
La journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi, le 18 juin,
La journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux "Justes" de France, le dimanche le plus proche du 16 juillet,
La journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives, le 25 septembre,
La commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918, le 11 novembre,
La journée nationale d'hommage aux morts de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, le 5 décembre.
Le devoir de mémoire par pays
Afrique du Sud
En Afrique du Sud, le devoir de mémoire concerne les victimes de l'apartheid (1948-1994) et est entretenu par la Commission de la vérité et de la réconciliation (Afrique du Sud), présidée par Desmond Mpilo Tutu, archevêque du Cap et prix Nobel de la paix, mais se heurte à de nombreuses résistances dans toutes les communautés36.
Allemagne
En Allemagne, le devoir de mémoire s'est d'abord développé par rapport aux victimes des crimes nazis, particulièrement envers les Juifs en RFA, et envers les opposants politiques au nazisme ainsi qu'envers les peuples envahis, notamment slaves, en RDA. Après l'absorption de cette dernière par la RFA en 1989 et la chute du rideau de fer et du mur de Berlin, le devoir de mémoire s'est étendu aux victimes du régime est-allemand et particulièrement de la Stasi et des Vopos37.
Autriche
En Autriche, le Service autrichien en mémoire de l'holocauste, créé en 1991-1992, est une alternative au service militaire.
La Recherche des Racines (ou Spurensuche en allemand) est un projet d'échange qui a été initié par la République d'Autriche en 1994. 15 jeunes Israéliens ayant des ancêtres autrichiens sont donc invités à rester en Autriche pendant 10 jours pour mener un projet avec 15 jeunes Autrichiens. Ils essaient donc d'apprendre ce qui est arrivé à leurs ancêtres, visitant les endroits où ils habitaient et cherchant à retrouver leurs traces.
Bien que l'accent du projet soit mis sur la recherche des racines familiales l'aspect de créer des amitiés austro-israéliennes est important aussi, car les jeunes visitent des villes autrichiennes typiques et ont aussi assez de temps libre à leur propre emploi.
Le but de ce projet est d'établir des meilleures relations entre les deux pays et de découvrir l’Autriche par la vue des autres.
Belgique
En Belgique, le devoir de mémoire concerne les crimes commis par les collaborationnistes belges sous la conduite de leaders tels Léon Degrelle ou Staf De Clercq durant la Deuxième Guerre mondiale, et ceux commis par les colonialistes en République démocratique du Congo38.
Chine
En Chine, le devoir de mémoire concerne d'une part les victimes des crimes commis entre 1938 et 1945 par le Japon, sur lesquels il y a consensus, et d'autre part les victimes des crimes commis par le régime de Mao, notamment durant la collectivisation (1950-1955), durant la répression au Tibet, durant le « Grand Bond en avant » (1958-1960) qui engendra entre 15 et 30 millions de morts, et durant la Révolution culturelle (1966-1969) du fait des gardes rouges, crimes pour lesquels seule l'opposition démocratique chinoise, non-reconnue politiquement, manifeste son intérêt39.
Un long dimanche de fiançailles :
L'histoire d'une jeune fiancée qui recherche désespérément son mari perdu dans les tranchées pendant la première guerre mondiale.
La rafle :
L'arrestation par des policiers français, le 16 juillet 1942, dans des conditions épouvantables, des 13152 victimes de la rafle du Vel' d'Hiv'.
Inglorious batserds :
Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget Von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...
L’ennemie intime :
L'histoire d'un homme, soldat français, pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie.
Félix Nussbaum, Autoportrait au passeport juif : « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes » Contexte : la rafle du Vel’ d’Hiv’ en juillet 1942 à Paris
David Olère, Les inaptes au travail : Contexte : Après la guerre, personne n’a envie d’écouter les récits des rescapés des camps. D’ailleurs comment dire « l’indicible » ? A son retour d’Auschwitz, David Olère se réfugie dans le dessin et la peinture. Il trouve là le seul moyen de supporter ce qu’il a vécu et fait de son œuvre un témoignage afin que personne n’oublie.
René Magritte :
Le sens de l’œuvre (symbole…) : c’est une allégorie de la mémoire, comme l’annonce le titre. L’effet produit : celui d’une sérénité brisée par la vue du sang, effet de mystère (pourquoi ce sang, sur un objet ?). Etude des symboles : la tache de sang évoque le vivant (et la douleur) et contraste avec l’immobilité de l’objet-statue, insensible. La tête est séparée de son corps comme la feuille de son arbre (destinée à mourir) et le grelot de ce à quoi il était attaché : cela symbolise la mort, la séparation. Le grelot est aussi symbole d’enfance et de musique, ici tue. Le tableau représente une mémoire douloureuse, liée à la mort, à la perte, douleur surgissant au milieu de la tranquillité de l’oubli (symbolisée par la sérénité du paysage) : « nous ne retenons que ce qui nous frappe, nous meurtrit et nous heurte douloureusement »
La chanson L’Affiche rouge de Léo Ferré : Comment la musique participe-elle au devoir de mémoire ?
Contexte : Le 21 février 1944, les vingt-deux hommes du groupe Manouchian sont fusillés par les nazis. En 1955, Aragon décide de rendre hommage au groupe Manouchian, ce groupe de résistants des FTP-M.O.I. En écrivant Strophes pour se souvenir. En 1959 Léo Ferré met le poème en musique.
Anna Marly, Le chant des partisans
Problématique : Comment une chanson, symbole de la résistance à l’occupant, contribue-t-elle au devoir de mémoire ?
Contexte : Le chant des partisans composé par Joseph Kessel, Maurice Druon et Anna Marly répond à l’appel à la résistance lancé depuis Londres par le Général de Gaulle.
Le poème de Louis Aragon : Contexte : Le 21 février 1944, les vingt-deux hommes du groupe Manouchian sont fusillés par les nazis.
En 1955, Aragon décide de rendre hommage au groupe Manouchian, ce groupe de résistants des FTP-M.O.I. En écrivant Strophes pour se souvenir.
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant. |