Séquençage Le Roi et l’Oiseau est découpé en trois parties.
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Acte I
| Prologue (l’oiseau narre l’histoire au spectateur)
| Présentation du roi et de son royaume
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Acte II
| Evasion de la bergère et du ramoneur
| Poursuite des fuyards
| Entrée dans la ville basse
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Acte III
| Capture de l’oiseau, de la bergère et du ramoneur
| Destruction de la ville basse
| Fuite du roi et destruction du royaume de Takicardie
| Epilogue
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Première partie Le dessin animé débute sur l’oiseau qui s’adresse directement au spectateur, lui présentant l’histoire qui l’a opposé, il y a fort longtemps, au roi de Takicardie, Charles V + III = VIII + VIII = XVI (« Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize »).
Trois éléments majeurs sont principalement présentés durant les premières minutes :
L’animosité qui règne entre le roi et l’oiseau à travers divers éléments qui mènent le spectateur à comprendre que le roi a tué la femme de l’oiseau : une des statues de chasse du roi le représente un couteau à la main prêt à assassiner l’oiseau, la cible sur laquelle tire le roi possède en son centre la tête de l’oiseau, ce dernier ajoute en direction du spectateur « nous n’étions pas amis », la tombe près de la mer mentionne « ici repose ma chère épouse victime d’un malencontreux accident de chasse » devant laquelle l’oiseau dépose une fleur
L’immensité du royaume : l’oiseau insiste sur les mots (« le grand palais de l’immense royaume de Takicardie »), la vue en contre-plongée sur le royaume puis la vue d’ensemble sur la cour du palais, la montée en ascenseur avec la présentation, d’une voix monotone et remplie d’humour absurde, de la fonction de chaque étage
Le culte de la personnalité du roi : le nom à rallonge en forme d’addition du roi, les multiples représentations de sa personne (tableaux, sculptures, médaille donnée au peintre), le dévouement et la soumission de son entourage malgré l’inexactitude de ses actes, son indifférence pour autrui qui fait qu’il s’en débarrasse dès qu’ils ne lui sont plus d’aucune utilité ou ne vont pas dans son sens (peintre, serviteur,…)
Une fois dans son appartement secret, le roi montre un aspect plus humain de sa personnalité : il est solitaire et est épris d’une bergère, dont la représentation est accrochée à un de ses murs, près d’un second tableau qui, lui, représente un ramoneur. Le roi retouche son strabisme sur le portrait que le peintre vient de lui faire, créant une version améliorée de sa personne.
Le premier acte se termine sur le roi qui s’énerve soudainement et casse son miroir, frustré de son apparence après que l’oiseau s’est moqué de son strabisme. Paul Grimault renverse ainsi ici la tendance en dévoilant une sensibilité chez le roi, et envers qui le spectateur a de la pitié, voire une certaine forme de sympathie.
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