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2/ L’orthographe -idée de norme non établie avant la fin XVIIIème. Au XVIème, de grandes différences entre auteurs et imprimeurs a.-influence du latin : conservatrice et modificatrice : graphie qui vient du latin ex : « fait » note le son « è » car vient du latin « factum » ; modification car on réintroduit des consonnes disparues . Dans l’exemple précédent, le k a donné y mais on le note encore quand on écrit : « faict » ( très fréquent) b. abus de signes phonétiques sans raison phonétique : ex : x employé pour noter le pluriel (chevaulx) z employé à la place de –s sans raison étymologique ex : foiz, suz y substitut de i Abus du y : illustré dans cette lettre de Henri IV à Gabrielle d’Estrées : « mon belange sy a toutes heures yl mestoyt permys de vous ynportuner la memoyre de nostre fydelle sujet, ie croys que la fyn de chaque lettre seroyt le commancement dunautre et aysyn cyncessammant le nous antretelyendroys, puys que labsance me pryve de la fayre autremant, mays les afayres ou pour myeus dyre les ynportunytes, sont an plus grant nombre quyls nestoyent a Chartres … » (exemple cité par Brunot, Histoire langue, t. IV, 1ère partie) c. signes diacritiques : certaines lettres qui ne se prononcent pas sont employées pour indiquer la valeur d’un son. ex : h pour éviter la confusion entre u et v ex : huis/uis, huit/uit d. Signes auxiliaires Se développe de façon anarchique l’usage de nouveaux signes. Les accents inconnus en ancien français prennent la place des signes diacritiques -accent aigu à partir de 1530 (Estienne) sur le é final -accent grave plus rare -accent circonflexe régulier sur ô (note l’allongement d’une voyelle après la chute d’un –s mais ce n’est qu’en 1740 qu’on lui reconnaît cette valeur) -Tréma, cédille, apostrophe, trait d’union se répandent mais restent d’un emploi incertain. 3/ La grammaire Mêmes remarques : grande irrégularité. Voir le témoignage de certains poètes et écrivains Exemple : Marot est l’auteur d’une épigramme « sur quelques mauvaises manières de parler » Ces vers nous renseignent sur les formes populaires et dialectales du passé simple : « Collin s’en allit au Lendit, Où n’achetit ni ne vendit, Mais seulement à ce qu’on dict, Dérobit une jument noire, La raison qu’on ne le penda Fut que soudain il responda Que jamais autre il n’entenda Sinon que la mener boire » De l’épigramme de Marot « sur quelques mauvaises manières de parler », on glisse logiquement au rôle des écrivains et poètes en matière linguistique. III/ Rôle des écrivains et poètes : ils décrivent mais aussi légifèrent, prescrivent des transformations en matière linguistique Remarques préliminaires On observe la grande diversité des langues littéraires. Ainsi, les écrivains ont une orthographe qui leur est propre : orthographe de Ronsard, de Montaigne, de Rabelais à observer. Ils sont plus ou moins archaïsants. Importance des dialectes, de leur région d’origine aussi (cf. ci-dessus). Les écrivains - donnent à voir cet état de la langue - se critiquent entre eux. -contribuent à la mise en place de réformes ex : Idée d’une réforme de l’orthographe : Ronsard sur les conseils de Du Bellay notamment. Par ailleurs, il y a une contribution étrangère à la connaissance de la langue. A l’étranger, c’est en Angleterre qu’est né le souci grammatical pour le français. Il existe une fascination pour la langue (qui s’ajoute aux visées politiques des rois anglais). En 1530, paraît Lesclaircissement de la langue françoyse de John Palsgrave, ouvrage qui s’intéresse à la dimension pratique de la langue, note l’absence de grammaire et donc la corruption de la langue. A/ L’exemple de Marot pour la première moitié du siècle Marot est un poète-grammairien : il va formuler en vers la règle italienne de l’accord du participe passé à la demande de François Ier.
B/ les Défenses de la langue : à partir de 1549-1550 En réalité le débat est très vif à l’époque ( cf. introduction aux Traités de poétique et de rhétorique, biblio. ). Les penseurs raisonnent dans l’idéal. 1/ Louis Meigret, disciple de Lefèvre d’Etaples (1550), associé à la Réforme : Tretté de a grammere francoeze, fet par Louis Meigret Lionoes Il pose le problème dans son ensemble, avec une idée, que la communication soit facile, ( il dit français par exemple). Il observe la langue. Ronsard est favorable à Meigret puis le dépasse. Sur quels points ? ex : condamnation des lettres superflues
2/Du Bellay associe éloge de la langue et du souverain (François Ier) Deffence et Illustration 1/ Langue indissociable de la culture de la langue. Il déplore la pauvreté de la langue. 2/ Il veut donc lutter contre l’idée toute faite que l’on ne peut lutter, et veut donc renoncer à traduire seulement. C’est bien une conception purement instrumentale de la langue que Du Bellay rejette. 3/ Il expose une doctrine créatrice : celle de l’imitation (et non la seule traduction), ne pas opposer imitation à invention. Du Bellay observe l’inhibition dont souffrent les écrivains. 4/ Il rappelle que les œuvres antiques sont des ruines. Image utilisée par Du Bellay : il ne sert à rien de « reblanchir les murailles ». Il établit la différence entre langue morte et langue vivante. 2ème partie de la Deffence 1/ Insistance sur le rôle que doit jouer la poésie et sur le rôle du travail et non seulement de l’inspiration. Il convient de chercher l’inspiration non chez les auteurs français mais chez les Anciens : il faut laisser tomber « toutes ces vieilles poésies Françoyses » comme les « rondeaux, ballades, virelais, chants royaux, chansons et autres telles episseries qui corrumpent le goust de nostre langue » 2/ Il propose d’enrichir la langue et fait des suggestions dans de nombreux domaines ex : question du néologisme dans la langue littéraire. Du Bellay recommande de ne pas en abuser, (chapitre de la Def . II, 6) Débats autour de cette idée _Le Quintil Horatian de Barthélémy Aneau : s’en prend à Du Bellay et l’accuse de défendre alors qu’il n’y a pas attaque et surtout de renier une partie d’elle-même en oubliant les « vils » ascendants de cette langue. « L’agressivité des écrivains vis-à-vis de la langue est sans commune mesure avec l’attitude qui sera la leur dans les siècles suivants » (Rey, p.545) 3/Ronsard Préface aux Odes Ronsard prétend faire acte de fondation et de même dans la Préface de La Franciade (1572), il conseille de se réconcilier avec le patrimoine linguistique et littéraire français. 2 périodes dans sa poétique linguistique 1/ Se montre très libéral : on peut créer, accepter tout : « Plus nous aurons de mots en notre langue, plus elle sera parfaitte » (OC 1887-1893 T VI) 2/ Fait l’éloge de l’élévation cf. Art poétique de 1565 : Ronsard valorise une langue esthétique Ronsard et Du Bellay notent que forger des néologismes comporte le danger que l’on ne reconnaisse plus la langue : sens des débats de la seconde partie du XVIème Héritage de La Pléiade divisé sur ce point. Question posée : doit-il y avoir une langue littéraire, séparée de l’idiome de tous les jours (cf. au XVIIe, Malherbe) 4/Henri Estienne Publie, à la demande de Henri III, son Essai sur la Précellence du langage françois. 5/ Montaigne, Les Essais (1580-1588) Sa conception de la langue ? -origines : région de Bordeaux, 1533 Dans l’essai « Sur des vers de Virgile », Livre III, il exprime ses conceptions du langage. il avoue une certaine distance linguistique : « Quand j’escris, je me passe bien de la compaignie et souvenance des livres, de peur qu’ils n’interrompent ma forme. Aussi que, à la vérité des bons autheurs m’abattent par trop et rompent le courage ». Dans chapitre 26 du livre I, Montaigne raconte sa formation. Sa langue « maternelle »est le latin. Il entend le français et le périgourdin à l’âge de 6ans. Il regrette que le français ne permette pas d’exprimer les choses en peu de mots Montaigne préfèrerait selon la formule de Lucain : « La parole qui porte est celle qui frappe » : « La parler que j’ayme, c’est un parler simple et naïf, tel sur le paier qu’à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme vehement et brusque… non pedantesque … »
« la recherche de frases nouvelles et de mots peu cogneuz vient d’une ambition puérile et pedantesque » ( Essais I, XXVI)
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