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Séance 5 : les droits de l’Homme … et de la femme Problématique : pourquoi avoir rédigé une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?
Au moment où Théroigne de Méricourt (1762-1817), importante révolutionnaire, prononce, ce discours, la France s’apprête, quelques semaines plus tard, à déclarer la guerre à l’Autriche. Mais, françaises, actuellement que les progrès des lumières vous invitent à réfléchir ; comparez ce que nous sommes avec ce que nous devrions être dans l’ordre social. Pour connaître nos droits et nos devoirs, il faut prendre pour arbitre la nation, et guidés par elle, nous distingueront le juste de l’injuste. Quel serait donc la considération qui pourrait nous retenir, nous empêcher de faire le bien lorsqu’il est évident que nous le pouvons et que nous le devons ? Nous nous armerons, parce qu’il est raisonnable que nous nous préparions à défendre nos droits, nos foyers, et que nous serions injustes à notre égard et responsables à la Patrie, si la pusillanimité que nous avons contracté dans l’esclavage avait encore assez d’empire pour nous empêcher de doubler nos forces. […] Françaises, je vous le répète encore, élevons-nous à la hauteur de nos destinées ; brisons nos fers ; il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité, où l’ignorance, l’orgueil, et l’injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps ; replaçons-nous au temps où nos mères, les Gauloises et les fières Germaines, délibéraient dans les assemblées publiques, combattaient à côté de leurs époux pour repousser les ennemis de la Liberté. […] Reprenons donc notre énergie ; car si nous voulons conserver notre Liberté, il faut que nous nous préparions à faire les choses les plus sublimes. Dans le moment actuel, à cause de la corruption des mœurs, elles nous paraîtront extraordinaires, peut-être même impossibles ; mais bientôt par l’effet des progrès de l’esprit public et des lumières, elles ne seront plus pour nous que simples et faciles. Citoyennes, pourquoi n’entrerions-nous pas en concurrence avec les hommes. Prétendent-ils seuls avoir des droits à la gloire ; non, non…. Et nous aussi nous voulons mériter une couronne civique, et briguer l’honneur de mourir pour une liberté qui nous est peut-être plus chère qu’à eux, puisque les efforts du despotisme s’appesantissaient encore plus durement sur nos têtes que sur les leurs. Oui … généreuses Citoyennes, vous toutes qui m’entendez, armons-nous, allons nous exercer deux ou trois fois par semaine aux Champs-Élysées […] ; nous nous réunirons ensuite pour nous concerter sur les moyens d’organiser un Bataillon […]. Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Discours prononcé à la Société fraternelle des minimes, le 25 mars 1792
Source : Histoire d’Elles, Olympe de Gouges, Evelyne Morin-Rotureau, Un roman document, PEMF, 2002
(*) Texte complet dans : Olympe de GOUGES, Écrits politiques 1788-1791, tome 1, Paris, Côté-femmes éditions, 1993. Préface d’Olivier BLANC.
![]() Déroulement de séance
Questions qui peuvent guider la lecture : Déterminez l’enjeu principal du discours. Expliquez l’expression « les progrès des lumières » et donnez des exemples de ces « progrès ». Soulignez les mots et expressions qui qualifient la condition féminine. Contre quelles injustices l’auteure veut-elle lutter ?
Le professeur raconte l’histoire d’Olympe de Gouges.
Il s’agit de constater que ces droits sont calqués sur la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.
L’universalisme philosophique se rapproche de l'humanisme et considère que tous les citoyens du monde doivent être respectés. L’affiche permet de s’interroger sur ces droits de l’Homme et du citoyen qui excluent encore les femmes aujourd’hui puisque la nécessité d’avoir une journée internationale des droits de la femme se fait encore ressentir. Document complémentaire : à rapprocher de celui vu dans la première séance ![]() Les trois ordres, gravure de 1789, musée de l'Arsenal, Paris |