NOTES DU RÉDACTEUR
Ce fascicule est destiné aux amateurs de musique qui ne connaissent strictement rien au solfège, sa notation, la lecture des notes… Mais il peut s'adresser aussi à des novices plus souples avec ces instruments, en l'aidant à approfondir ses connaissances sur le pourquoi de l'existence des tonalités en particulier, de telles ou telles conventions d'écriture , ou de la transposition.
Il est conseillé de lire certains des développements jusqu'au bout même si l'approche paraît quelques fois malaisée a priori.
On peut reprocher la vision trop "cartésienne" de ce "guide". Toutefois, c'est sans prétention ni pédantisme , qu'il a été rédigé dans un esprit le plus clair et le plus concis possible. Enfin il résulte de questions personnelles ou d'élèves dont les réponses sont rarement accessibles, à cause de l'apparente simplicité de ladite question.
Première partie : les notes et les symboles
La noire
Au tout début était une mélodie . Dieu qui l'aimait bien décida qu'il serait bon qu'on la retint et le premier jour, il créa le système des notes pour s'en souvenir. C'est ainsi qu'il créa la portée, cet ensemble de cinq lignes sur lesquelles on écrit les petits zigouigouis:

Et dieu vit que c'était bon.
Avant même que de savoir comment s'appelle telle ou telle note sur la portée, il convient de tenir pour acquis que l'unité de référence choisi par les musicien est la noire, notée
En fait, on verra dans le chapitre consacré à la mesure qu'en fait c'est la ronde qui est l'unité de référence dans la musique "classique".
Cette noire c'est le moteur du déroulement de tout morceau, parce qu'elle indique le tempo auquel le morceau va être joué. Pour mieux comprendre, comparons le temps à un gros morceau de quatre quarts.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2
Euh ça c'est la temps qui passe, le gâteau.
On décide arbitrairement de poser toutes les demi secondes (par exemple), un bruit qui se répète à l'infini.
-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-----/-
à chaque bâton, un bruit survient, comme les battements réguliers d'un cœur (qui bât…)
Concrètement, chaque petit bâton correspond au "toc" du métronome. Mais la noire c'est toute la distance qu'il y a entre 2 bâtons, ce n'est pas le simple fait d'entendre le "toc".
Partant de là, on a pu commencer à écrire des notes de même durée.
Le problème c'est que si vous êtes seul pour manger un quatre quarts, c'est pratique, parce qu'il n'y a pas de partage à faire.
Imaginons, la noire comme un quatre quarts. Son son est matérialisé ici par une onomatopée qui pourrait représenter le bruit d'une flûte ou de la voix par exemple.
La ligne du haut caractérise le bruit du métronome, la deuxième représente la noire (entre deux /), la troisième caractérise le bruit du son.
"toc"---------------------------------------------------------------------------------------------"toc"
/---------------------------------------------------------------------------------------------------/
"Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!"
Un jour on frappe chez vous, votre ami arrive, pas pingre, vous décidez de partager le gâteau, sans le rallonger. Entre deux "toc" de métronome, il faut couper le son de façon que chaque morceau dure exactement le même temps.
"toc"---------------------------------------------------------------------------------------------"toc"
/------------------------------------------------X------------------------------------------------/
"Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !"
Et Dieu Créa la croche et vit que c'était bon.
Mais, alors que vous sortez la confiture pour aller dessus, vos conjoints respectifs entrent dans la salle, il faut à nouveau partager en deux le gâteau. Musicalement, il faut que dans notre unité de temps, on fasse entendre quatre sons de même durée. On appelle ça une double croche.
"toc"---------------------------------------------------------------------------------------------"toc"
/------------------------X------------------------X------------------------X------------------------/
" Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing! "
Bon vous avez compris le principe, si les enfants se ramenaient, on aurait des huitièmes de quatre quart à manger, ça fait peu mais ça va relativement plus vite à manger que si on est tout seul, c'est le même principe en musique.
Et puis comme on est intelligent, pour créer d'autres échelles de valeurs, on a décidé de rassembler deux noires entre elles, pour avoir des sons dont la durée totale équivaudrait à deux noires.
NB: souvent on associe le mot "noire" au mot "temps", "une blanche dure deux temps", cela est tout à fait valable dans la mesure où effectivement, c'est la noire qui est l'unité de temps, on verra plus tard qu'un tel propos peut être considéré comme un abus de langage dans la mesure ternaire, par exemple.
Donc Dieu créa la blanche
"Toc"---------------------------------------------"Toc"----------------------------------------------"Toc"*
/-----------------------------------------------------/--------------------------------------------------------/
"Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!"
*(qui est là ?)
Bon et puis on a décidé, d'un coup de tête d'inventer un son qui durerait 4 noires, et hop : la ronde naissait.
"toc"----------------------" Toc"----------------------" Toc"----------------------" Toc"---------------------" toc"
/-----------------------------/------------------------------/-----------------------------/-----------------------------/
" Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!!"
En clair, le résumé peut être schématisé de la façon suivante
TABLEAU RECAPEPÈTE
NB : Oui, il y en a qui vont dire : et si on voulait faire durer le son sur 3 noires seulement ou sur plus ou sur une noire et demi ….", alors Dieu leur dirait qu'ils sont bien tordus du cerveau mais qu'il connaît les musiciens et qu'il y a pensé : Par le point et les liaisons
Le point :
Il rallonge la note qu'il suit de la moitié de la valeur de cette note (interrogation la semaine prochaine, je vous préviens )
Par exemple, une blanche pointée fait : une blanche + sa moitié
Une blanche + une noire = 3 temps
"toc"-----------------------------------"toc"----------------------------------"toc"------------------------------"toc"
"Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!)
Bon, je n'écris plus les bâtons, c'est bon pour les choristes lambda ça. (genre, le super chœur de molina, tiens j'ai oublié la majuscule…)
La liaison:
C'est un truc genre comme ça :
Ça veut dire " Halte là !" on ne répète pas la note qui est liée à la précédente, parce que le compositeur ne serait pas content !
"toc"-----------------------------------"toc"----------------------------------"toc"------------------------------"toc"
"Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!)
(Blanc bonnet, bonnet blanc)
Et puis, ça marche avec les plus petites valeurs de la noire aussi, mais là, j'en ai marre d'écrire "toc toc" avec l'ordinateur, ça fait même sadique à force.