Pour cette étude de marché, nous n’avons pas obtenu de commanditaire. Nous avons pourtant été en contact avec deux quotidiens gratuits (Metro et 20 Minutes). Cependant, malgré de nombreuses relances, aucun d’eux n’a donné suite à nos demandes.
Cette enquête est donc réalisée au sein de l’Université de Nantes, sous la supervision de Mr. Pierre Gauthereau, professeur.
Brief
Comme toute étude de marché, il nous a fallu dans un premier temps trouver un thème à étudier. Notre choix s’est porté sur trois thèmes majeurs: les quotidiens gratuits, la téléphonie et le cinéma. Finalement, nous nous sommes très vite tournés vers l’étude des quotidiens gratuits.
La seconde étape du projet consistait à rechercher les quotidiens gratuits qui se trouvaient à Nantes tout en cherchant un moyen de les contacter. A ce stade-ci de l’étude, nous avions déjà retenu la problématique suivante : “Les freins de la diffusion des quotidiens gratuits auprès des étudiants nantais”. En effet, la presse gratuite ne ressemble en rien à la presse payante, et nous avons pu remarquer que la distribution de ces deux types de quotidiens était totalement différente, voire même inversée. De plus, par expérience, il nous a semblé que la distribution des quotidiens gratuits n’était pas tout à fait au point, notamment en termes de quantité et de lieux de distribution.
Nous avons alors commencé à prendre contact avec 20 Minutes et Metro par le biais de courriels (20 Minutes, Metro) et d’un échange téléphonique (Metro). Nous leur avons expliqué en détails pourquoi nous réalisions une enquête sur les quotidiens gratuits et leur avons proposé notre problématique, tout en leur laissant la possibilité de la modifier. Suite à cela, plusieurs méls ont été échangés avec ces deux QGI qui nous ont envoyés de service en service sans nous dire, à aucun moment, s’ils étaient intéressés ou non par la collaboration avec notre groupe. Malheureusement, nous avons perdu contact avec chacun d’eux au même moment. C’est pourquoi nous avons travaillé avec et pour le compte de M. Gauthereau.
Après l’annonce de cette nouvelle, nous avons commencé à rechercher les différentes informations que nous souhaitions récolter grâce au questionnaire. Dans un premier temps, il nous a fallu choisir sa cible ; c’est pourquoi nous avons ainsi choisi d’étudier le comportement des étudiants nantais. En effet, ils nous semblaient être une cible intéressante à analyser puisque c’est une population qui cherche toujours à connaître les actualités, les nouveautés, mais qui, en général, possède peu de moyens financiers et donc n’a pas la possibilité de s’abonner ou d’acheter un quotidien payant.
Suite à cela, nous avons cherché et rassemblé toutes les questions liées au sujet, afin de n’oublier aucune question utile et potentielle, sans nous soucier de savoir si nous allions les utiliser pour le questionnaire final. L’étape suivante consistait à sélectionner les questions pertinentes pour notre étude, à les ordonner et à les rassembler dans nos différentes thématiques :
Qui interrogeons-nous?
La possible non-obtention des quotidiens lus par les étudiants à Nantes?
Le comportement des étudiants :
comportement de lecture
comportement vis-à-vis des colporteurs
Publicité au sein des quotidiens gratuits :
perception de la publicité au sein des quotidiens gratuits
rapports à la publicité
Après avoir correctement classé chaque question dans une thématique, nous devions organiser le questionnaire de façon à partir d’informations générales pour aller vers des informations plus précises, plus particulières. Nous avons commencé à élaborer des questions d’écrémage afin de sélectionner le profil de personnes que nous souhaitions interroger, pour finir par des questions concernant les sentiments et le comportement de chacun face à la publicité.
La question de la longueur du questionnaire et de son organisation a été maintes fois abordée mais seule l’organisation a été modifié, certaines questions étant remaniées, d’autres étant rajoutée
Nous avons ensuite réfléchi à la façon dont nous allions interroger les étudiants. Nous hésitions entre le mailing et le face-to-face, mais c’est finalement le face-to-face qui a retenu notre attention, et ce, pour plusieurs raisons :
nous préférions interroger les gens en face-to-face afin d’être assurés du sérieux de leurs réponses ;
de plus, en mailing, il est possible que les sondés interprètent mal certaines questions, faussant ainsi les résultats de l’enquête.
Il était également important d’établir un échantillon de la population étudiante afin de pouvoir égaliser la proportion interrogée. Évidemment, les étudiants en faculté de médecine étaient plus nombreux que les étudiants en écoles d’art, par exemple. Nous avons donc dû choisir nos lieux d’enquête afin d’interroger le plus grand nombre d’étudiants en peu de temps, et ce en respectant au mieux nos quotas. Le but était d’être les plus efficaces possibles tout en garantissant des résultats sûrs et corrects.
Nous avons ensuite fait vérifier notre questionnaire et l’échantillon que nous avions constitué par notre professeur. Une fois validé par ce dernier, nous avons testé le questionnaire sur une huitaine de personnes. Ce test nous a permis de déceler des erreurs que nous avons donc rectifié par la suite. Après avoir soumis une dernière fois le questionnaire à M. Gauthereau et effectué quelques modifications mineures, nous avons
pu lancer l’enquête.
Action sur le terrain
Nous avons rempli la majorité des questionnaires en dix jours. Seule une séance échappe à cette période, du fait des vacances scolaires.
Chaque enquêteur a ensuite saisi les données recueillies avant de fusionner tous les fichiers en un seul.
Pour finir, à partir des strates que nous avons définies, le logiciel Le Sphinx a mis en tableaux toutes les données, et nous a permis de les retravailler sous forme de pourcentages. C’est à ce moment-là que nous avons analysé les résultats de l’enquête en ajoutant nos commentaires et nos recommandations, malgré l'absence de commanditaire.
Méthodologie
Dates/lieux d’enquête, nombre d’enquêteurs
Notre équipe se compose de 5 enquêteurs au total. Ci-dessous figure le planning de nos sessions d’enquête.
Date
| Lieu d’enquête
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Mercredi 28 mars
| Fac de langues (bâtiments CIL et Tertre) : 2 enquêteurs
Fac de Droit : 3 enquêteurs
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Jeudi 29 mars
| Fac de sciences (Michelet) : 3 enquêteurs
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Vendredi 30 mars
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Mercredi 4 avril
| Fac de lettres, sciences humaines (bâtiments Tertre et Censive) : 5 enquêteurs
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Jeudi 5 avril
| Facultés de médecine et de pharmacie (centre-ville) : 3 enquêteurs
IAE : 2 enquêteurs
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Vendredi 6 avril
| École d’art (Pivaut), autres écoles (architecture, marine marchande) : 2 enquêteurs
Polytech’Nantes, Audencia, Ecole Centrale, IDRAC, STAPS : 3 enquêteurs
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Lundi 23 avril
| Autres écoles (marine marchande) : 2 enquêteurs
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Détermination de l’échantillon
Pour cette enquête, nous avons interrogé 300 personnes. Le sujet de l’enquête étant “les freins de la diffusion des quotidiens gratuits auprès des étudiants nantais”, il nous a donc fallu interroger 300 étudiants nantais.
Notre souhait était de constituer un échantillon représentatif de la population étudiante nantaise. Ainsi, nous avons recherché des statistiques sur Internet recensant le nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur de chaque filière.
L’échantillon retenu est le suivant:300 étudiants à interroger, répartis de la façon suivante:
Université 197
Droit et sciences politiques : 30
Histoire/histoire de l’art et archéologie : 10
Langues et cultures étrangères : 22
Lettres et langages : 16
Médecine : 33
IAE: 19
Odontologie : 4
Pharmacie : 6
Psychologie : 10
Sciences et techniques : 33
Sociologie : 6
STAPS : 8
CPGE 13
Section de techniciens supérieurs 20
Grandes écoles 36 (Au moins 18 hommes / 12 femmes)
Formation aux carrières sanitaires 10
Écoles artistiques 10
Autres écoles 14 (architecture, école nationale de marine marchande)
Personnes réellement interrogées
Université 221 +24
Droit et sciences politiques : 29 -1
Histoire/histoire de l’art et archéologie : 9 -1
IGARUN: 6 +6
Langues et cultures étrangères : 28 +6
IRFFLE: 3 +3
Lettres et langages : 18 +2
Médecine : 36 +3
IAE: 26 +7
Odontologie : 0 -4
Pharmacie : 6 =
Psychologie : 13 +3
Sciences et techniques : 36 +3
Sociologie : 4 -2
STAPS : 7 -1
CPGE 6 -7
Section de techniciens supérieurs 0 -20
Grandes écoles 39 +3
Formation aux carrières sanitaires 0 -10
Écoles artistiques 15 +5
Autres écoles 19 -5
Répartition par sexe: 46,7% hommes (140) / 53,3% femmes (160)
Problèmes rencontrés et comment ont-ils été résolus
Interroger les étudiants en fonction de leur niveau d’étude ou de leur filière ?Nous avons choisi d’interroger les étudiants en fonction de leur filière, et de laisser le hasard faire les choses en ce qui concerne leur niveau d’études. Car, notre problématique étant la distribution des quotidiens gratuits aux étudiants Nantais, le facteur géographique nous a semblé primordial, et s’intéresser aux études du sondé permettait de situer le campus sur lequel il étudie. Ainsi, nous pouvions plus aisément analyser les résultats en fonction de la localisation géographique de leur lieu d’études. De plus, le fait de connaître leurs filières permettait de faire des recoupements avec leurs rapports avec les QG
La météoLorsque le temps était mauvais, peu d’étudiants étaient motivés pour être interrogés à l’extérieur. Il nous fallait donc redoubler d’efforts pour arriver à interroger des gens ces jours-ci.
AutresDans l’objectif d’éviter la rupture de notre enquête durant les vacances scolaires, nous avons dû courir entre plusieurs facultés et des écoles le même jour, et ce, afin interroger le plus grand nombre d’étudiants possibles le même jour.
Une certaine proportion des étudiants en Master étaient en stage. Cela explique partiellement la plus faible représentation de cette partie de l’échantillon.
Nous étions obligés d’aller interroger les étudiants dans d’autres filières pour rattraper le nombre manqué en IAE.
Pas de moyen de locomotion, peu de transports en commun qui vont à Polytech’Nantes qui est de l’autre côté de la ville.
Analyse des résultats
Tendances
Une grande majorité des étudiants nantais lisent des QGI, et notamment 20 Minutes et Direct Matin. Metro a un lectorat plus faible. Malgré une publication qui a cessé fin-2010, Direct Soir a recueilli quelques suffrages (il peut néanmoins y avoir eu confusion du lectorat avec Direct Sport, la déclinaison du vendredi de l’ancien QGI, qui lui a survécu).
Un tiers des étudiants non-lecteurs souhaiteraient lire la PGI, mais n’en n’ont pas la possibilité, n’ayant pas de point de distribution sur leur trajet. Quant aux étudiants lecteurs, 80 à 90% d’entre eux déclarent ne pas toujours pouvoir obtenir de QGI. Là encore, le nombre limité de point de distribution est souvent mis en cause, ainsi que la non-distribution sur les campus.
Le profil type de l’étudiant lecteur est un homme né en 1990, en Licence 3 à l’Institut d’Administration des Entreprises. Il lit principalement 20 Minutes, mais aussi Direct Matin, et préfère les pages Actualités Nationales, Politique et Jeux. Il prend ses QGI à l’arrêt de tram Commerce, auprès de colporteurs qu’il trouve sympathiques, mais ne prend qu’un exemplaire de chaque gratuit. Il jettera ceux-ci à la poubelle, après que deux de ses amis les eussent consultés. S’il ne les a pas lus, ce sera par manque de temps.
Enfin, s’il sait que la publicité est nécessaire au fonctionnement des QGI, il ne la regarde pas, car il en est saturé. Il l’ignore en passant systématiquement les pages publicitaires, qui ne le concernent de toute façon pas.
Tris croisésPersonnes lisant ou non des quotidiens gratuits, en fonction du niveau d’étude
On ne peut observer de corrélation particulière. Les tests du Sphinx révèlent une dépendance
pas significative :

χ² = 7,08
DDL = 5
1 – p = 78,56%

Pour une proportion interrogée plus faible, les hommes sont plus nombreux à lire des quotidiens gratuits. L’écart est cependant minime.
Les tests du Sphinx révèlent une dépendance
pas significative :
χ² = 1,71
DDL = 1
1 – p = 80,88%

Nous avons regroupé certaines filières proches pour une meilleure lisibilité.
Nous avons regroupé les élèves des « autres écoles » et de l’IRFFLE dans la catégorie « Autres » . Or, les élèves de l’IRFFLE n’ayant pas le français pour langue maternelle, cela peut expliquer en partie le faible pourcentage de lecteurs dans cette catégorie.
Dans l’ensemble les étudiants restent tout de même de grands consommateurs de CGI : l’IAE, l’UFR sciences, les UFR de médecine et de pharmacie, l’UFR d’histoire et l’IGARUN, ou encore l’UFR de droit ont ainsi un taux de lectorat supérieur à 80%.
Les tests du Sphinx soulignent cependant une dépendance
peu significative :
χ² = 22,29
DDL = 16
1 – p = 86,59%

Nous pouvons observer la tendance suivante : plus les lecteurs sont âgés, moins ils ont tendance à lire des QGI. Peut-être privilégient-ils d’autres sources d’informations (radio, quotidiens payants…) ? ou peut-être par habitude ?
Nous pouvons également dénoter que parmi les personnes nées avant 1986, au moins la moitié des sondés ne lisent pas de QGI. Cette observation est toutefois à faire avec caution, étant donné la faible proportion de sondés de cette tranche d’âge.
Malgré ces éléments, les tests du Sphinx décrivent une dépendance
peu significative :
χ² = 24,93
DDL = 18
1 – p = 87,32%
Nous pouvons voir que le 20 Minutes est le quotidien le plus lu, tous âges confondus. Il représente à chaque fois plus de la moitié des quotidiens cités comme favoris.
Le quotidien qui arrive en seconde position est Direct Matin.
Les deux quotidiens les moins lus par les étudiants nantais sont, dans l’ordre, Metro et Direct Soir.
On remarque à peu près la même répartition que pour le graphique précédent, mis à part que les étudiants de Droit semblent lire à proportion égale Direct Matin et 20 Minutes. Parmi les étudiants en école d’Art et d’Autres Ecoles, Direct Matin est le plus plébiscité (un peu moins de 60%).