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XIXe siécleUne région en mutation En 1789, le midi suivit Paris dans la Révolution. Idées nouvelles, réforme administrative et judiciaire, révolution des transports, mutations économiques, renouvellement urbain : la région connut, au XIXe siècle, un grand nombre de transformations. Révolutionnaires contre royalistesLa période révolutionnaire marqua la fin du Languedoc. La province fut remplacée par huit départements : Ardèche, Aude, Gard, Haute-Garonne, Haute-Loire, Hérault, Lozère et Tarn. Abolition du régime féodal, réorganisation de la fiscalité et du système judiciaire, liberté de la presse, égalité devant la loi, responsabilité ministérielle... Les idées de la Révolution furent plus ou moins bien accueillies dans la région : les villes les adoptèrent facilement, surtout les élites bourgeoises. Les premiers clubs s'ouvrirent autour de valeurs communes : patriotisme, fidélité à la Constitution et à l'idéal révolutionnaire. Des gardes nationales se formèrent, constituées en grande partie par des éléments de la bourgeoisie. De même, les protestants rallièrent le mouvement, et la Révolution leur offrit enfin le statut de citoyens à part entière. En revanche, dans les campagnes se retrouvait une majorité royaliste et catholique. Des conflits éclatèrent parfois. A Nîmes notamment, en 1790, les protestants s'opposèrent aux catholiques surnommés les « cébets », mangeurs d'oignons, qui finirent par être écrasés. L'année suivante, une conjuration contre-révolutionnaire, le Camp de Jalès, s'organisa aux confins de la Lozère et de l'Ardèche, et faillit former une nouvelle Vendée. Après la fuite du roi, les Languedociens se divisèrent sur la forme de gouvernement à établir. Le club des Jacobins de Montpellier fut l'un des premiers de France à réclamer, dès juin 1791, la proclamation de la République. Pour marquer l'adhésion à la Révolution, on dressa sur l'Esplanade une colonne de la Liberté et de la Concorde, inaugurée le 2 octobre 1791. Une face du piédestal portait la Déclaration des Droits de l'Homme. En 1793, la chute de la monarchie n'éveilla aucune protestation. En revanche, des tensions surgirent entre la bourgeoisie et les sans-culottes. Les Montagnards finirent par l'emporter dans tout le pays. La Terreur gagna le Languedoc. L'Hérault fut même le premier département à répondre à l'appel de Robespierre qui voulait lever une armée révolutionnaire. Ces armées se lancèrent dans un double combat : la lutte contre les royalistes et une campagne de déchristianisation. Après la mort de Robespierre, on établit une république bourgeoise. Le peuple se détacha de la Révolution. Tout au long de cette période, la situation économique du Languedoc se détériora : ruine du commerce des vins, de l'industrie des toiles et mouchoirs de Montpellier, des produits chimiques, de l'industrie de la laine... Signe des temps difficiles : le port de Sète fut abandonné. Le Directoire ne parvint pas à maintenir l'ordre. Aussi, les Languedociens furent-ils dans l'ensemble soulagés de voir arriver au pouvoir un militaire, soucieux à la fois de consolider l'œuvre de la Révolution et de rétablir l'autorité et la centralisation. La paix intérieure selon NapoléonInstaurer la paix religieuse et affaiblir les tensions sociales : tels étaient les objectifs premiers de Napoléon. Ce qui explique son succès dans une région fatiguée des oppositions entre Jacobins et royalistes, protestants et catholiques. Napoléon s'employa à rétablir la paix intérieure. Il donna une armature administrative forte aux départements languedociens, avec à la tête de chacun un préfet, agent du pouvoir exécutif. Il initia une réforme judiciaire par la création de vingt-sept cours d'appel, destinées à améliorer le rendement de la justice. La région en compta deux, à Montpellier et Nîmes. Pour l'apaisement religieux et la paix des consciences, Napoléon signa un Concordat avec le Pape, si mal traité par le Directoire. Le but était de mettre fin au schisme de l'Eglise de France institué par Robespierre. Le Concordat du 15 juillet 1801 reconnut la religion catholique comme celle de « la grande majorité des Français ». Les prêtres furent rémunérés par l'Etat. Napoléon nomma comme évêques des prélats modérés. Quant aux protestants, les Articles organiques leur donnèrent à peu près les mêmes avantages qu'aux catholiques. Les églises réformées furent officiellement reconnues par l'Etat et administrées par un consistoire. Renonçant à la démocratie, les protestants se rallièrent donc à Napoléon, tandis que les catholiques délaissaient la cause de la monarchie. Consul à vie, puis proclamé « empereur des Français» par le Montpelliérain Cambacérès, sacré en 1804, Napoléon sut aussi gagner la confiance de son peuple en rétablissant une monnaie saine, combinant l'or avec les billets de la Banque de France. Le calme favorisa une période faste, en particulier dans le domaine agricole. Les conflits avec l'Angleterre et les autres puissances européennes eurent pour effet de maintenir la prospérité du Languedoc. En effet, le blocus maritime britannique augmenta la circulation des produits à l'intérieur de la région, par les routes et le Canal du Midi. Des entreprises de transport, nouvellement créées, permirent d'exporter les vins languedociens vers l'Autriche et la Pologne. Les manufactures drapières travaillèrent pour l'armée. Cependant, les Languedociens perdirent progressivement confiance. Les premiers échecs militaires réveillèrent l'opposition, surtout parmi les royalistes encore puissants dans les campagnes. Les hommes refusèrent de s'engager dans l'armée. La rupture de Napoléon avec le pape déclencha un mouvement des masses catholiques vers les Bourbons. Le 10 avril 1814, les Anglais furent accueillis en libérateurs devant Toulouse. L'armistice fut signé à Paris. L'Empire s'écroula dans l'indifférence. La lutte entre Rouges et Blancs reprit, plongeant certaines villes de la région dans une atmosphère de guerre civile. Les départements méridionaux connurent la Terreur blanche, menée par les royalistes. La noblesse terrienne reprit le pouvoir. La monarchie de Juillet porta au pouvoir le Nîmois François Guizot, homme de confiance du roi Louis-Philippe. Il gouverna la France de 1840 à 1848, montrant un attachement aux conquêtes politiques et religieuses de la Révolution, mais conservateur sur le plan social. |
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