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Crise viticole et " révolte des gueux"A la fin du XIXe s., après les attaques du phylloxéra et du mildiou, la vigne, soignée, envahit le Languedoc. La monoculture s'imposa, donnant au Midi l'aspect d'une « mer de vigne». La plaine du Languedoc méditerranéen devint une usine à vin. Car on préféra investir dans la vigne que dans l'industrie. A partir de 1880, le prix du vin dégringola, passant de 20 francs en 1895 à 7 francs en 1904. La surproduction était à l'origine de la crise, aggravée par l'importation des vins algériens, italiens et espagnols et par la fabrication de vins artificiels. Les députés du Midi mirent l'accent, à la Chambre des députés, sur la situation critique de la viticulture. Jean Jaurès s'en préoccupa, déposant un projet à la Chambre en faveur de la nationalisation des domaines viticoles. En 1907, la crise éclata à cause du sucrage et des fraudes. Au printemps, un mouvement de protestation, mené par le cafetier et vigneron Marcellin Albert, partit du village d'Argeliers, dans l'Aude. Ce fut une période de grands meetings dans toute la région. Viticulteurs propriétaires, ouvriers agricoles, commerçants, artisans, tous se réunirent dans un mouvement interclassiste pour défendre le vin naturel. Le comité d'Argeliers donna l'ordre de grève de l'impôt et de démission des municipalités. Le mouvement des démissions gagna l'Aude, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales. Partout, des manifestations éclatèrent, faisant des morts, notamment à Narbonne. A Montpellier, le 9 juin, 700000 manifestants se rejoignirent toutes tendances confondues. L'évêque royaliste, Mgr Cabrières, fit même ouvrir les portes de la cathédrale. Clemenceau ordonna alors l'occupation militaire des villes. Le 20 juin, le 17e régiment se mutina à Béziers. C'est là, en Biterrois et Narbonnais, que se trouvait le cœur de la crise. Le mouvement fut brisé par la force, mais il aboutit à une réglementation. Une loi, promulguée le 29 juin, réglementa le sucrage des vins et institua notamment la déclaration de récolte et le contrôle des ventes. Les dirigeants du mouvement lancèrent la Confédération générale des vignerons du Midi. A partir de 1910, les cours se mirent à remonter. La guerre entraîna une accalmie jusqu'en 1929. Une industrie à la traîneLa monoculture viticole caractérisa la région jusqu'à la Seconde Guerre. Le manque d'investissements précipita la désindustrialisation. En outre, des secteurs subirent fortement la concurrence extérieure : ainsi, les soies d'Extrême Orient et les soies artificielles furent la cause d'une crise économique vers 1880 dans un domaine déjà touché par la pébrine, maladie de la soie survenue en 1850 et soignée par Pasteur. Les magnaneries furent désertées et, dès la Première Guerre, on ferma les filatures. La châtaigneraie fut affectée par la maladie de l'encre. L'industrie métallurgique progressa jusqu'en 1890 puis déclina en raison du rendement médiocre du charbon. Le coût d'extraction élevé du charbon cévenol ne lui permit pas de lutter face aux énergies nouvelles. On ferma les bassins les uns après les autres. De même, la métallurgie lourde fut en difficulté. Dès 1930, les hauts fourneaux furent arrêtés. La crise économique eut des conséquences démographiques : la population se déplaça vers la plaine, le littoral ou Paris. Elle gagna les villes, sans pour autant y trouver un emploi. Les cultures régionalesLa région est divisée en deux ensembles culturels distincts, l'occitan et le catalan, définis par une langue, une littérature, des traditions toujours vivaces aujourd'hui. Le XIXe s. vit la renaissance des cultures occitane et catalane. En littérature, le félibrige occitan se différencia du félibrige provençal par une sensibilité politique propre. Laïque et républicain, le mouvement fut qualifié de félibrige rouge. Ses représentants, tels Louis Xavier de Ricard, Auguste Fourès ou Louis Alibert, refusèrent la graphie mise au point par Frédéric Mistral et fixèrent une graphie occitane spécifique, inspirée par les troubadours médiévaux. Au XXe s., l'occitanisme se développa. Une Société d'études occitanes vit le jour en 1931, remplacée par un Institut en 1945. Derrière le mot d'ordre « vivre au pays », le mouvement occitan défendait une littérature, mais aussi une culture et l'existence d'un pays. Des troupes théâtrales diffusèrent cette culture auprès d'un vaste public. Les fêtes traditionnelles furent maintenues. Dans la plaine viticole, l'occitanisme était, depuis 1907, un élément important du mouvement de contestation. Un courant littéraire catalan prit son essor grâce à l'homme politique et écrivain Victor Balaguer. Au début du XXe s., Josep Sebastià Pons publia une Histoire de la littérature catalane. Parallèlement, le Roussillon devint l'un des berceaux de l'art moderne, autour des cubistes à Céret et des fauves installés à Collioure. Le sculpteur catalan Manolo, Picasso, Matisse, Maillol, célèbre pour ses nus féminins, Braque ou encore Max Jacob, tous furent attirés par la lumière et les paysages de la Catalogne du Nord. A partir de 1936, les réfugiés catalans fuyant le régime franquiste remirent à l'honneur la sardane, danse populaire très ancienne qui avait pratiquement disparu en France. Ainsi, en ce début du XXe s., se développa dans la région un esprit provincialiste, méfiant envers Paris. Depuis toujours, la province avait l'impression d'être une colonie et montrait un caractère oppositionnel. Les cultures régionales, occitane et catalane, prirent un nouvel essor, nourries et soutenues par des mouvements de plus en plus actifs. Mais, si leurs traditions divergent, catalans et occitans s'unirent pour défendre la viticulture en crise. GLOIRE AU 17e Montéhus-Chantegrelet-Doubis (1907) Légitim’ était votre colére Le refus était un grand devoir On ne doit pas tuer ses pères et mères Pour les grands qui sont au pouvoir Soldats votre conscience est nette : On n’se tue pas entre Français ; Refusant d’rougir vos baîonettes Petits soldats, oui, vous avez bien fait ! Refrain : Salut, salut à vous, Braves soldats du 17e ; Chacun vous admire et vous aime ; Salut, salut à vous, A votre geste magnifique ; Vous auriez, en tirant sur nous, Assassiné la République. Comm’ les autres vous aimez la France, J’en suis sûr même vous l’aimez bien. Mais sous votre pantalon garance, Vous étes restés des citoyens. La patrie, c’est d’abord sa mère, Cell’ qui vous a donné le sein, Et vaut mieux même aller aux galéres, Que d’accepter d’être son assassin. Espérons qu’un jour viendra en France, Où la paix, la concorde régnera. Ayons tous au cœur cette espérance Que bientôt ce grand jour viendra. Vous avez j’té la premièr’ graine Dans le sillon d’Humanité. La récolte sera prochaine, Et ce jour-là, vous serez tous fêtés. EPISODE 10XXe siécle deuxieme partie TERRE D’ACCUEIL ET FOYER DE RESISTANCE Montée des fascismes, crise économique, arrivée au pouvoir du Front populaire... les années trente furent une période troublée, annonciatrice du second conflit mondial. La guerre d'Espagne transforma la région en terre d'accueil. Peu après, des mouvements de résistance organisèrent la lutte contre le gouvernement de Vichy et l'occupant allemand. |
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