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Paix franque et insécuritéLe système politique et administratif était donc fondé sur des liens d'homme à homme. En cela, il différait des traditions de l'administration romaine encore vivantes dans la région. Les Francs étaient alors des maîtres étrangers qui occupaient les fonctions clés, même si des Goths figuraient parfois au rang des comtes, comme Bellon, à Carcassonne. Charlemagne décida de laisser aux populations l'usage du droit wisigothique. Mesure qui rendit plus acceptable la domination étrangère. Dans l'ensemble, la Septimanie resta fidèle au roi et fournit des contingents à ses armées. Commença alors une ère de paix, la « paix franque ». Mais elle fut de courte durée, interrompue, dès avant la fin du règne de Charlemagne, par les pirates sarrasins. Depuis les côtes espagnoles, ces derniers attaquaient îles et littoraux, notamment en Italie et en Provence. La Septimanie, moins riche, subit seulement les contrecoups de ces raids. Elle fut aussi la proie des incursions normandes. Après avoir contourné l'Espagne, les « hommes du Nord» rejoignirent les côtes et ravagèrent sans doute Elne et Nîmes, avant de séjourner en Camargue. Autre fléau, les raids des cavaliers hongrois déferlaient depuis le Danube. Ils attaquèrent la région, du pays nîmois jusqu'en Catalogne. Si les pays languedociens souffrirent moins que d'autres de ces expéditions, celles-ci eurent pour conséquence l'affaiblissement du pouvoir franc. Ce qui entraîna une insécurité généralisée et un climat de violence dont furent surtout victimes les paysans, soumis aux abus et querelles des grands. Vers la féodalitéLes Carolingiens étaient désormais incapables de maintenir leur pouvoir sur un empire aussi vaste. Quelques grandes familles comtales s'en saisirent, relayées par une foule de petits potentats locaux. En Septimanie, à la fin du IXe siècle, l'autorité royale était quasiment inexistante. Mais le pouvoir des comtes tendait, lui aussi, à s'affaiblir. Car, pour gérer leurs possessions, ils faisaient appel à des vicomtes qui prétendaient à l'indépendance. Les vrais maîtres étaient désormais les chefs locaux, vicomtes, évêques, grands propriétaires ou abbés. Autour de l'an Mil, la Septimanie vit se dresser de plus en plus de châteaux qui ponctuaient ses paysages, tandis que la puissance des châtelains augmentait. En effet, au XIe siècle, s'organisaient au plan local des structures féodales: une classe de guerriers se rassemblait dans la clientèle et le compagnonnage du maître de château ou de son représentant, le châtelain. Les paysans aisés entraient au service des sires qui les récompensaient par des parts de taxes ou par des distributions de terres fiscales publiques. Ce système de fief proliféra. En Catalogne et en Septimanie, les serments de fidélité de ces nouveaux vassaux aux sires étaient très contraignants. Il s'agissait d'un service personnel, authentique féodalité. Cadre de vieEn Septimanie, la culture romaine avait laissé des traces, notamment à travers l'urbanisme et les institutions municipales. La cité antique restait un modèle de civilisation avec ses trois pôles, politique, économique et religieux. Les vestiges de monuments publics et de spectacle, les fortifications et basiliques paléochrétiennes évoquaient l'Antiquité. A Nîmes, l'amphithéâtre attirait les hommes dans son voisinage. Le goût de l'antique perdurait: on réutilisait les bâtiments ou on les copiait. A la campagne, même continuité. Les hommes s'organisaient au sein des grands domaines romains ou villae, auxquels ils ajoutaient tour et lieu de culte. Il existait aussi de petites propriétés indépendantes, des cabanes et habitat épars sur clairière culturale. À partir du Xe siècle, le village apparut, avec ses maisons centrées sur l'église et le cimetière paroissial. Toutefois, urbain ou rural, le cadre cachait souvent une réalité plus âpre. La tendance était au déclin agricole. Les villes, repliées à l'abri de leurs murs, comme Narbonne ou Nîmes, s'étaient en partie vidées de leurs habitants. Ceux-ci se regroupaient quelquefois à l'extérieur autour d'abbayes ou d'églises qui furent plus tard le point de départ des faubourgs. La population était soumise aux comtes, vicomte et évêque qui se disputaient le périmètre urbain. Dans cette société sans gouvernement véritable, c'est l'Église qui tenta d'apporter ordre et paix. |
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