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EXERCICE : REPEREZ LES PROCEDES LISTES DANS LE TABLEAU DANS CE TEXTEJe vous salue ma France arrachée aux fantômes O rendue à la paix Vaisseau sauvé des eaux Pays qui chante Orléans Beaugency Vendôme Cloches cloches sonnez l’angélus des oiseaux Je vous salue ma France aux yeux de tourterelle Jamais trop mon tourment mon amour jamais trop Ma France mon ancienne et nouvelle querelle Sol semé de héros ciel plein de passereaux Patrie également à la colombe ou l’aigle De l’audace et du chant doublement habitée Je vous salue ma France où les blés et les seigles Mûrissent au soleil de la diversité Je vous salue ma France où le peuple est habile A ces travaux qui font les jours émerveillés Et que l’on vient de loin saluer dans sa ville Paris mon cœur trois ans vainement fusillé Heureuse et forte enfin qui portez pour écharpe Cet arc-en-ciel témoin qu’il ne tonnera plus Liberté dont frémit le silence des harpes Ma France d’au-delà le déluge salut. Le Musée Grévin, Louis Aragon, 1943
Le registre pathétiqueIl touche le destinataire par des faits particulièrement émouvants, des sentiments portés au plus haut degré de la sensibilité. Le mot grec « pathos » désigne l’émotion, l’agitation de l’âme. Au sens moderne, « pathétique » est synonyme de « touchant », « bouleversant ».
EXERCICE : REPEREZ LES PROCEDES LISTES DANS LE TABLEAU DANS CE TEXTEEn 1762, Jean Calas, accusé du meurtre de son fils, est condamné à mort et exécuté malgré l’absence de preuves de sa culpabilité. Voltaire, convaincu d’être face à une erreur judiciaire monstrueuse, met tout en œuvre pour que Calas soit innocenté. Ce malheureux père de famille, qui n’avait jamais eu de querelle avec personne, qui n’avait jamais battu un seul de ses enfants, ce faible vieillard de soixante-huit ans fut donc condamné au plus horrible des supplices, pour avoir étranglé et pendu de ses débiles mains, en haine de la religion catholique, un fils robuste et vigoureux, qui n’avait pas plus d’inclination pour cette religion catholique que le père lui-même. Interrogé sur ses complices au milieu des horreurs de la question, il répondit par ces propres mots : « Hélas ! où il n’y a point de crime peut-il y avoir des complices ? » Conduit de la chambre de la question au lieu du supplice, la même tranquillité d’âme l’y accompagna. Tous ses concitoyens qui le virent passer sur le chariot fatal, en furent attendris ; le peuple même, qui depuis quelque temps était revenu de son fanatisme, versait sur son malheur des larmes sincères. Le commissaire qui présidait à l’exécution prit de lui le dernier interrogatoire ; il n’eut de lui que les mêmes réponses. Le Père Bourges, religieux jacobin et professeur en théologie, qui, avec le Père Caldaguès, religieux du même ordre, avait été chargé de l’assister dans ses derniers moments, et surtout de l’engager à ne rien celer de la vérité, le trouva tout disposé à offrir à Dieu le sacrifice de sa vie pour l’expiation de ses péchés ; mais autant qu’il marquait de la résignation aux décrets de la Providence, autant il fut ferme à défendre son innocence et celle des autres prévenus. Un seul cri fort modéré lui échappa au premier coup qu’il reçut, les autres ne lui arrachèrent aucune plainte. Placé ensuite sur la roue pour y attendre le moment qui devait finir son supplice et sa vie, il ne tint que des discours remplis de sentiments de christianisme ; il ne s’emporta point contre ses juges ; sa charité lui fit dire qu’il ne leur imputait pas sa mort, et qu’il fallait qu’ils eussent été trompés par de faux témoins. Enfin lorsqu’il vit le moment où l’exécuteur se disposait à le délivrer de ses peines, ses dernières paroles au Père Bourges furent celles-ci : « Je meurs innocent ; Jésus-Christ, l’innocence même, a bien voulu mourir par un supplice plus cruel encore. Je n’ai point de regret à une vie dont la fin va, je l’espère, me conduire à un bonheur éternel. » Voltaire, Histoire des Calas, 17621 Je passai la nuit entière à veiller près d’elle, et à prier le Ciel de lui accorder un sommeil doux et paisible. Ö Dieu ! que mes vœux étaient vifs et sincères ! et par quel rigoureux jugement aviez-vous résolu de ne pas les exaucer ! Pardonnez, si j'achève en peu de mots un récit qui me tue. Je vous raconte un malheur qui n'eut jamais d'exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer. Mais, quoique je le porte sans cesse dans ma mémoire, mon âme semble reculer d'horreur, chaque fois que j'entreprends de l'exprimer. Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse endormie et je n'osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. Je m'aperçus dès le point du jour, en touchant ses mains, qu'elle les avait froides et tremblantes. Je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement, et, faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit, d'une voix faible, qu'elle se croyait à sa dernière heure. Je ne pris d'abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l'infortune, et je n'y répondis que par les tendres consolations de l'amour. Mais, ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains, dans lesquelles elle continuait de tenir les miennes me firent connaître que la fin de ses malheurs approchait. N'exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis ; je reçus d'elle des marques d'amour, au moment même qu'elle expirait. C'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement. Mon âme ne suivit pas la sienne. Le Ciel ne me trouva point, sans doute, assez rigoureusement puni. Il a voulu que j'aie traîné, depuis, une vie languissante et misérable. Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse. Abbé Prévost, Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, 1731. |
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