Les Girondins Les Girondins étaient nommés ainsi car leurs plus célèbres porte-parole (Vergniaud, Guadet, Gensonné) étaient députés de la Gironde. Girondin = révolutionnaire puis républicain modéré Les caractéristiques idéologiques du parti girondin :
Vision de la Révolution : la révolution s’est arrêtée en 1791 avec l’adoption de la constitution ; il faut maintenant fixer et pérenniser les acquis ; la France doit retrouver une vie politique stable.
Partisans de la guerre : les Girondins considère que la guerre contre les ennemis extérieurs de la France (l’Autriche et la Prusse) permettra :
De vaincre la Contre-révolution organisée depuis l’étranger par les émigrés
De forcer le roi à prendre parti pour la Révolution et sa Patrie ou pour la Contre-révolution et l’étranger, révélant ainsi s’il est faible ou non.
De résoudre les problèmes financiers de la France par le pillage des territoires conquis et le retour de la confiance de la population, rétablissant ainsi la valeur de l’assignat
De diffuser la révolution dans les pays voisins
Vision du gouvernement : puisque la Révolution est achevée et les aspirations des révolutionnaires satisfaites, il faut maintenant accéder au pouvoir en occupant l’exécutif. Le peuple ne doit pas prendre part de manière excessive au gouvernement, celui-ci devant rester aux mains des élites bourgeoises éclairées. Le pouvoir doit être décentralisé (fédéralisme).
La domination des Girondins sur la vie politique française : octobre 91-septembre 92
1er octobre 1791 : 1ère séance de l’Assemblée Législative, dominée par les Girondins (ou brissotins) qui constituent la gauche de l’Assemblée ; à droite, les Feuillants et à l’extrême gauche, ceux qui deviendront les montagnards.
L’accès au pouvoir de la Gironde :
le 16 novembre 1791, Pétion (girondin) est élu maire de Paris ;
15-24 mars 1792 : l’Assemblée législative obtient du roi le renvoi des ministres feuillants et la formation d’un ministère girondin dont les deux grandes figures sont Roland et Dumouriez.
20 avril 92 : les Girondins obtiennent la déclaration de guerre à l’Autriche alors que les Montagnards s’y étaient opposés (victoire provisoire des Girondins).
20 juin 92 : la Gironde réaffirme son influence : le 13 juin, le roi a renvoyé les ministres girondins ; le 20 juin, les sans-culottes envahissent la demeure royale et obtiennent le rétablissement du ministère girondin > les Girondins ont le soutien de la rue
La lente élimination des Girondins : septembre 92-juin 93
Emeute du 10 août 92 puis massacres de septembre : les Girondins sont dépassés sur leur gauche par les Montagnards et les Enragés qui organisent les émeutes ; la formation de la Commune insurrectionnelle de Paris leur fait perdre le soutien des sans-culottes au profit des Montagnards.
20 septembre 92 : réunion de la Convention ; il n’y a plus de Feuillants (certains ont rallié les Girondins), la Gironde constitue donc la droite de l’assemblée avec environ 160 élus ; le centre (ou la Plaine) comprend 400 députés ; la Montagne (gauche) comprend environ 160 élus. Montagne et Gironde sont à égalité, mais les Girondins sont encore provisoirement les plus influents.
Procès du roi : les Girondins, bien que favorables à la République, voudraient sauver le roi mais craignent l’accusation de royalisme ; ils votent donc sa mort : 1ère victoire des Montagnards.
Question de la guerre : les Girondins, responsables de la guerre sont discrédités par les défaites de l’armée française ; ils deviennent partisan d’une paix de compromis ; les Montagnards qui réclament au contraire la guerre à outrance apparaissent comme de meilleurs patriotes.
6 avril 93 : création du Comité de Salut Public pour prendre des mesures d’urgence, organe exécutif dominé par les Montagnards > les Girondins perdent le contrôle du gouvernement.
13 avril 93 : les Girondins obtiennent la mise en accusation de Marat mais celui-ci est innocenté par le Tribunal révolutionnaire : victoire des Montagnards
2 juin 93 : une émeute de Sans-culottes parisiens envahit la Convention et pousse les députés de la Plaine à décréter l’arrestation des députés girondins.
Des députés girondins s’évadent ou s’enfuient et organisent des soulèvements dans le sud de la France
31 octobre 93 : 21 leaders girondins sont guillotinés (dont Brissot, Vergniaud) à Paris
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