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A LA DÉCOUVERTE DU ROMAN FRANCOPHONE AFRICAIN « LA GRÈVE DES BATTU » Aminata SOW FALL Aminata SOW FALL, « La Grève des Bàttu », édition Le Serpent à Plumes, collection Motifs, 2001 (168 pages, très facile à lire). L’auteur a été nominé au Goncourt en 1979. Attention : la première publication du livre date de 1979 aux Nouvelles Éditions Africaines. Séquence d’étude d’une œuvre intégrale en Terminale Baccalauréat Professionnel Objectifs de la séquence :
Observations : il n’y a pas de roman africain avant la colonisation. L’Afrique est de tradition orale et la colonisation a apporté un nouveau moyen d’expression, l’écriture. On écrit pour être « visible », pour exister. Séance n° 1 - Horizons d’attente (Il était une fois...) Durée : 2 h. Objectif :
Support : le livre Activités des élèves : Première heure : Travail en groupes
Deuxième heure Travail individuel - Rédiger, à partir des hypothèses de lecture, un texte d’une quarantaine de lignes. Pour la semaine suivante lire les 7 premiers chapitres du livre. Séance n° 2 - Du roman colonial à l’histoire « revisitée » : un siècle de littérature francophone africaine (situer l’œuvre dans son contexte) Durée : 2 h Objectif :
Supports :
Activités des élèves : Travail en groupes de quatre élèves.
. Quel est le contexte historique de la narration ? . Quelle est la genèse du roman ? . Quelle est selon vous la part de l’autobiographie
Pour la semaine suivante, lire les 7 derniers chapitres du livre.Séance n° 3 - Les personnages Durée : 6 h Objectifs généraux : il s’agit maintenant, d’étudier les personnages afin de faire ressortir la manière dont ils sont mis en scène, vus, décrits, présentés, la façon dont ils se font eux-mêmes connaître, leur intégration dans le roman et les différents rôles qu’ils y jouent, ainsi que les relations qu’ils entretiennent avec les autres personnages. 2 heures : expression écrite Support : le livre Objectifs :
Activités des élèves :
2 heures : lecture Support : le livre Objectifs :
Les « parlures » en wolof.
Activités des élèves : Travail en groupes
. 1er et 2ème groupe : MOUR NDIAYE (arriviste), KEBA DABO (intègre), . 3ème et 4ème groupe : tous les visages des femmes=LOLLI (fidèle), RABBI (féministe) et SALLA NIANG (chef des mendiants), typiques des femmes en Afrique . 5ème groupe : Les mendiants = GORGUI DIOP et NGUIRANE . 6ème groupe : les marabouts = SERIGNE BIRAMA et KIFFI BOKOUL
2 heures : oral Support : le livre
Objectif : Il s’agit de faire une peinture sociale de la société sénégalaise décrite dans l’œuvre Activités des élèves :
Avec l’ECJS, on peut orienter vers un débat sur un des thèmes, par exemple « la condition féminine », en élargissant les recherches. Séance n° 4 - Le temps et l’espace Durée : 4 h Objectifs généraux : Amener les élèves à comprendre l’importance des informations spatio-temporelles, en leur donnant, pour décrypter cette importance, des éléments d’analyse. D’autre part, revoir les notions de genres et de registres. Enfin, aborder la notion de temps et d’espace dans une autre civilisation. 2 heures - LE TEMPS « A l’heure où les djinns prennent leur bain de chaleur.. » Objectif :
Observations : indices temporels peu nombreux (hivernages/djinn/2 saisons/vendredi=jour où on mendie le plus) Support : le roman in extenso Activités des élèves : Travail en groupes
2 heures - L’ESPACE : « le quartier des parcelles assainies… » Objectif : découvrir et analyser l’espace d’une ville africaine musulmane. Support : le livre in extenso Une carte du continent africain. Un plan de Dakar. Une photo d’une banlieue. (Manuel de Terminale générale Hachette) Activités des élèves :
Séance n° 5 - « Battu » de Cheixk Oumar SISSOKO (1999-2000) Diffusion du film inspiré du livre d’Aminata SOW FALL afin de pouvoir confronter l’œuvre romanesque et son adaptation cinématographique. Ce travail, pour l’instant, semble impossible car la vidéo n’est pas commercialisée en France. Séance n° 6 - Évaluation sommative Construction d’un devoir de type examen avec des questions, par exemple sur un extrait de la page 33 à la page 35, de « Keba Dabo a bon espoir … » jusqu’à « que provoque en lui la vue des mendiants ». Proposition de travail d’écriture : « Sagar décide d’écrire un article pour défendre les droits des « Battù » face à la violence du gouvernement. Rédiger l’article en utilisant les arguments de Sagar ». Information : possibilité de consulter le site Internet du Consulat de France à Dakar. Documents joints : 1) Interview d’Aminata Sow Fall par Simon Kiba publiée dans « Amina en 1979. 2) Article sur le film « Battù » de Cheick Oumar Cissoko – Mali (1999/2000) d’après le roman d’Aminata Sow Fall. Carole ADRAGNA Professeur au lycée polyvalent Adrienne Bolland 78300 POISSY Académie de Versailles ![]() Aminata Sow Fall : son second roman est présélectionné pour le Goncourt Une interview d'Aminata Sow Fall réalisée par Simon Kiba et publiée dans Amina en 1979. Mme Aminata Sow Fall est une jeune femme sénégalaise professeur de profession et écrivain à ses heures. Son second roman La Grève des bàttus (prononcez batou) a été retenu dans une première sélection des ouvrages à proposer au Prix Goncourt. Des membres de cette académie sont venus au Sénégal il y a quelques mois et les Nouvelles Éditions Africaines leur avaient offert un choix des meilleurs livres qu'elles éditent. Parmi ceux-ci La Grève des bàttus. Son premier roman était intitulé Le Revenant. Aussitôt publié il a été épuisé et réédité. Mme Aminata Sow Fall est née à Saint Louis du Sénégal où elle a fait ses études primaires. C'est à Dakar qu'elle poursuit ses études secondaires jusqu'au bac. Elle continue ensuite à la Sorbonne à Paris jusqu'à la licence. De retour au Sénégal elle enseigne dans plusieurs lycées ainsi que dans des instituts dont le Cesti qui forme les journalistes à Dakar. Actuellement elle est à la Commission de réforme de l'enseignement du français. Elle a collaboré à plusieurs ouvrages pédagogiques dont le manuel de littérature française des classes de terminale. Mme Sow Fall a bien voulu répondre à nos questions. -Quelle a été votre réaction en apprenant que votre dernier livre La Grève des bàttus a été sélectionné pour le Prix Goncourt ? -J'ai d'abord eu une réaction de surprise, car je ne m'y attendais pas. Ensuite ce fut un sentiment de joie. Cela fait plaisir de voir que les gens s'intéressent à ce qu'on écrit. J'ai reçu beaucoup de félicitations. -Dans votre livre, il est question des mendiants. Depuis votre enfance jusqu'à aujourd'hui, avez-vous considéré les mendiants comme un « encombrement humain » ou comme un problème social ? -Il n'est pas bon de dire que les mendiants sont un « encombrement humain ». Ils font partie de la société où nous vivons. Ils font partie de notre communauté. C'est d'ailleurs seulement aujourd'hui que se pose le problème des mendiants. Quand j'étais petite, je voyais les enfants mendier non pas par pauvreté mais à cause de l'éducation qu'ils devaient recevoir. Les gens aisés envoyaient leurs enfants chez le marabout qui les envoyait mendier. Cela faisait partie de leur éducation à l'humanité. Aujourd'hui les choses se présentent autrement à cause de l'introduction d'un certain modernisme et aussi à cause de l'exode rural. L'argent a donné d'autres dimensions à ce qui au départ était éducatif et ce sont ces nouvelles dimensions qui font que les mendiants sont considérés comme « encombrement humain ». La mendicité reste un problème social et il faut lui trouver des remèdes efficaces. -Quand vous avez écrit vos deux livres, pensiez-vous à faire réfléchir le lecteur africain sur un sujet donné ? Autrement dit, en tant que professeur, cherchiez-vous à donner une leçon ? -Je n'ai pas la prétention de donner des leçons au lecteur .Je veux simplement amener le lecteur à réfléchir sur certaines facettes de la vie qui me paraissent importantes. Quand j'écris je mets le doigt sur certaines tares et le lecteur est naturellement amené à rechercher les solutions. -Vous êtes femme et vous avez du succès avec vos livres. Pensez-vous avoir abattu une barrière entre l'homme et la femme ? Vous sentez-vous une femme comblée ? -Quand j'écris je ne m'oppose pas à l'homme. J'écris non pas parce que je suis une femme mais parce que je suis une citoyenne. Je n'écris pas pour montrer aux hommes que les femmes sont aussi capables qu'eux. Nous sommes tous dans la même société et elle a ses nombreuses questions qui se posent. Qu'une femme écrive sur ces problèmes me paraît tout naturel. Je me sens très bien comme femme et je ne me sens pas du tout opposée aux hommes. Je suis une citoyenne et c'est en tant que citoyenne que j'écris. Vous me demandez si je suis une femme comblée. Je vous dirai simplement que je ne me plains pas. -Vous avez vécu vos années d'université à Paris. Pensez-vous que les Français et les Européens en général puissent comprendre nos problèmes, nos mœurs, grâce à la littérature africaine? -Je pense que les Français et les Européens peuvent mieux nous comprendre grâce à la littérature de notre continent. J'ai eu pas mal de témoignages qui me font penser ainsi. D'ailleurs même s'ils ne faisaient pas assez d'efforts pour nous comprendre-ce qui n'est pas -il faudrait que les écrivains africains continuent à se faire connaître. Quand les Européens écrivent, ils ne pensent pas à nous ni à l'âme africaine. Mais nous les connaissons à travers leur littérature. Je pense qu'il doit en être de même pour les Africains. -Avez-vous gardé de bons souvenirs de vos années d'études en France ? -Oui, j'en ai gardé pas mal. Il y a eu les difficultés inhérentes à l'arrivée d'une jeune étrangère dans une ville étrangère mais cela s'estompe vite et l'on s'insère dans le milieu. -Quels sont vos projets ? -Je complète continuer à écrire. Il est vrai que je n'ai pas que cela à faire, car j'ai mon travail et ma famille. Mais dès que j'aurai le temps je me remettrai à écrire. Simon Kiba. «Aminata Sow Fall : son second roman est présélectionné pour le Goncourt», Amina 83 (octobre 1979), pp.16-17 Auteur de la séquence : Carole ADRAGNA |
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