La Gazette de Montpellier
Numéro 1172 du 02 au 08 décembre 2010
Sommaire Plume par Michel Crespy
La question éco par Jean Matouk, économiste
Gare Le quartier Nouveau-Saint-Roch sur les rails
Vidéosurveillance : les 130 caméras de Montpellier sont-elles efficaces ?
Les7 Infos clés de la semaine, sûr de n’avoir rien loupé ?
Culture
Prix Goncourt 2010 Michel Houellebecq, l’écrivain des classes moyennes
Assises : viol, mensonges et cent euros
Villages
Aurel : un dessinateur qui cartonne
Argent : "Comment je me suis fait arnaquer par une bulle"
Energaïa - L'électricité solaire est-elle toujours rentable ?
Un ordinateur portable pour chaque lycéen
Fraude au handicap : pas manchots, les bandits
Gens d'ici
Agglo : Jean-Pierre Moure, l'homme qui risque d'en étonner plus d'un
EAI Un "Central Park" dès le mois de janvier
Montpellier, la folie des sushis
Mes bons plans : René Revol, maire de Grabels et responsable du Parti de gauche.
Rumeurs et chuchotements :
La maison de la presse
Plume par Michel Crespy Télé, Jean-Pierre Pernaut est-il plus objectif qu’Audrey Pulvar ? Audrey Pulvar est écartée de la tranche d'information qu'elle animait sur i-TV en raison de la candidature de son compagnon, Arnaud Montebourg, à la présidence de la République. Le même problème s'est présenté pour Béatrice Schönberg, Christine Ockrent ou Anne Sinclair, sans parler des nombreuses liaisons plus discrètes qu'on ignore (allant jusqu'aux présidents de la République). Phénomène fréquent : les journalistes faisant profession d'observer et suivre les politiques, quand on vit trop au contact de quelqu'un, l'inévitable survient. Il pose une question : faut-il éloigner un journaliste qui vit avec un dirigeant politique parce que son objectivité en serait compromise ? Étendons le problème. Michel Denisot fait du vélo avec Sarkozy. Malgré cette proximité, personne ne trouve anormal qu'ensuite il l'interviewe. Les choix politiques de Jean-Pierre Pernaut sont évidents. Ne couchant pas avec un politique (pour autant qu'on sache), est-il plus objectif qu'Audrey Pulvar? Nous avons tous, journalistes ou non, parfois des amitiés mais toujours des préférences. L'objectivité n'existe pas parce que nous ne pouvons pas faire comme si nous ne pensions rien. Il n'y a que trois garde-fous. Le premier est la clarté : connaissant la relation entre Audrey Pulvar et Montebourg, le téléspectateur prendra le recul nécessaire en l'entendant. Le second est le pluralisme : si on trouve de mauvaise foi un journaliste penchant à gauche, il ne manque pas de collègues de droite et vice-versa. Le troisième, enfin, l'honnêteté professionnelle qui consiste à ne rien occulter par idéologie. C'est elle qui sépare le journaliste du propagandiste et c'est la seule chose qu'on devrait considérer.
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La question éco par Jean Matouk, économiste Que coûte la corruption ? : Les commissions sur la vente des sous-marins au Pakistan, comme, jadis, des frégates à Taiwan, ramène dans l'actualité, de façon lancinante, la question de la corruption d'agents publics. Il y a d'abord la petite corruption, celle du policier ou du petit fonctionnaire d'état civil, dans les pays sous-développés. Marginalement aussi, dans nos pays, par exemple, celle relative à l'allocation des emplacements d'étals de marché. Pour nous, la corruption n'est pas grave. Mais elle pourrit et appauvrit un peu plus la vie de milliards d'hommes, de l'Inde à la Colombie. Puis vient celle de notre élu local ou de son fonctionnaire, lors du vote d'un plan d'urbanisme, pour un permis de construire, pour attribuer des marchés, recevoir des travaux non conformes. Celle du haut fonctionnaire, pour fixer le prix d'un médicament, ou tarder à l'interdire. Celle du parlementaire "lobbyisé" avec obole, pour infléchir une loi. On peut y assimiler celle du médecin spécialiste qui abuse des dépassements d'honoraires. Elle est quelquefois en espèces ! Ou en séjours de vacances luxueux ! Ou en travaux privés gratuits ! Moralement inadmissible, celle-là ! Elle peut être coûteuse à la société, en cas de séries de décès iatrogènes, construction en zone inondable ou graves malfaçons. Honte aux électeurs qui réélisent des corrompus ! Vient enfin la grande corruption internationale. Tolérée par toutes les législations avant 2000, elle est interdite depuis dans les pays membres de l'OCDE. Mais elle se maintient, mieux cachée, car, pour exporter grands chantiers et armements, il faut qu'un intermédiaire sur place "graisse" politiques, généraux et amiraux. D'après la Banque mondiale, elle représente à peu près 750 milliards d'euros. Pour 4 ou 5 milliards de "pauvres" dans le monde, c'est 150 € par an pour des gens dont le revenu annuel moyen est de 700 €. Écœurant!
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