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Le comportement insolite de François IICet étrange événement de l’évasion du Dauphin a la caractéristique, comme il s’agissait d’un signe, de n’être fondé que sur de très insuffisantes preuves, presque toutes constituées de témoignages verbaux, parce que pendant deux siècles il a été fait une chasse impitoyable à toute documentation sur l’affaire: chasse organisée des Bourbons, de plusieurs gouvernements français, et des personnes et des societés intéressées à détruire cette Légitimité. Donc il est normal de trouver dans les archives - pas seulement françaises et pas seulement d’État, mais même ecclésiastiques et privées – raturées avec des feuilles déchirées ou raclées, où il manque des paquets entiers de papiers signalés dans les inventaires, comme le savent très bien les courageux explorateurs de cette mystérieuse question historique. En conséquence, si on veut avancer dans cet imbroglio, on doit très souvent employer une méthode indirecte: c’est-à-dire remonter aux causes en partant des effets, à partir des faits insolites. Dans les événements de Trieste au sujet des vieilles tantes il y a un fait évident, hors du commun: l’action de l’Empereur qui décide de se débarasser des deux princesses encombrantes et épuisées et qui ainsi se rendit encore plus antipathique que d’habitude. Il est facile de penser que derrière ce projet, fait en apparence pour arracher les princesses au feu de la rapacité révolutionnaire, il y avait bien autre chose52. C’est l’ombre du Dauphin qui a convaincu le glacial Empereur à prier ses royales tantes à changer d’air. Le soupçon est justifié. En effet François II avait compris que la révolution, en détruisant la monarchie de France, avait même balayé la loi salique, qui attribuait le trône, automatiquement, au plus âgé des fils mâles du roi. Il pensait donc, qu’une fois récupérée la couronne, la soeur du Duc de Normandie aurait pu devenir la reine des français. En conséquence, si la princesse épousait un archiduc autrichien, comme François II l’espérait, l’Autriche et la France, coordonnées par ses soins, auraient dominé en Europe. L’archiduc qui avait été choisi en premier était Charles, troisième fils de l’empereur Leopold. Il n’y a pas de doute qu’avec un pareil programme, aucune chance, même la plus minime, ne pouvait exister pour reconduire au pouvoir ou au moins dans sa patrie le malheureux Dauphin survivant53. Tout au contraire la famille royale de France méprisait souverainement l’empereur et ses projets matrimoniaux. Voici ce qu’écrivit la duchesse d’Angoulême dans ses Mémoires: «Nous ne pouvions pas aussi imaginer l’indigne conduite de l’empereur qui laissa la reine, sa parente, périr sur l’échafaud sans faire des démarches pour la sauver. Nous ne pouvions pas croire à ce dernier trait d’indignité de la maison d’Autriche.»54[ 54 ] “Règles pour écrire le latin “ du DauphinJean Duhamel écrit: «Des souvenirs précieux restent à Trieste du passage des deux Princesses. C’est d’abord un opuscule qu’elles avaient composé elles-mêmes,paraît-il, à l’intention de leur petit neveu Louis XVII, et dont celui-ci se serait servi au Temple. Offert par elles à la Bibliothèque de Trieste, il y est encore aujourd’hui. De format in- 16° et doré sur tranches il est relié en maroquin rouge et rehaussé d’une couronne royale et des fleurs de lys.» En fait c’est plus qu’un opuscule: il s’agit d’un petit manuscrit plutôt volumineux, de 283 pages55. Le titre, sur le frontispice, est inséré dans un double cadre divisé en trois parties. En haut, dans la première, on lit en italique: “Règles / Pour / Ecrire le Latin”. Dans la partie centrale il y a une devise: “Non tam praeclarum est Scire / Latinè, quam turpe nescire. Cic.» Dans la partie inférieure est inscrite de la même encre, de la même main et dans le même mouvement: « ![]() Sur la marge inférieure il est écrit: “Ce Livre est précieux, Monseigneur le Dauphin / de France s’en étant servi lui-même pour Son / instruction, et étant un Don que Mesdames les / Princesses de France en firent à la Bibliothéque / de Trieste, lors de Leur Sejour en la dite Ville / l’An 1798.» Cette déclaration, atteste Oscar de Incontrera, “est de la main de Giuseppe de Coletti, qui en 1793 fonda notre Bibliothèque” de Trieste57, mais elle n’est pas exacte parce que Mesdames n’arrivèrent à Trieste qu’en 1799 et non pas en 1798. Au manuscrit a été ajoutée une miniature de 1793 avec le profil de Louis XVII 58, dans un ovale. L’image est aux armes du roi de France59. Duhamel écrit: «Une réplique de cet ouvrage, qui avait été donné au Comte de Brigido par Mesdames de France, se trouverait au château de Duino, avec une tapisserie aux armes de France, brodée par les Princesses.»60 Donc, si cela est vrai, Mesdames Tantes avaient deux exemplaires du manuscrit: un, selon la logique, a servi à leur petit neveu écolier et un à son maître. Mais est-il vraiment sûr que les règles pour écrire le latin aient été employées seulement dans un but didactique? Et pourquoi les deux exemplaires du manuscrit sont-ils restés entre les mains des vieilles tantes? |
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