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Le melting pot régional Nos anciens de Poitiers et de Saintes se causaient point trop. Il serait question qu’ils se parlent maintenant. Pour l’instant, on en serait plutôt à s’écrire. Se comprendre posant quelques problèmes, il a bien fallu trouver un compromis sur la façon de s’exprimer :
On était dans l’impasse. C’est alors que la révélation eut lieu : on s’accorda à dire que l’on parlerait à la fois le poitevin et le saintongeais et , après en avoir beaucoup discuté, il fut décidé qu’un beau trait d’union permettrait d’apporter du sens à la dite révélation. On s’achemina donc gaillardement vers le poitevin-saintongeais. Pourquoi pas le saintongeais-poitevin dirent les gens de Saintes qui avaient en principe leur mot à dire mais ils ne parlaient pas très forts. Révélation pour révélation, ce fut Notre-Dame qui fit valoir sa primauté sur Eutrope qui n’était que saint. D’ailleurs, il avait perdu son évêché et ne se trouvait pas dans la capitale de Région récemment créée sous le titre déjà très unificateur de Poitou-Charentes. Le trait d’union était déjà là dans toute sa rassemblante beauté et peu y avaient prêté attention du temps où l’on s’causait point. Enfin bref, les gens de la capitale ont décidé que ce serait du poitevin-saintongeais C’était pas tout mes bons amis, il fallait maintenant s’atteler à la tâche et dire ce qu’était le poitevin-saintongeais. On créa donc un dictionnaire. C’est ainsi que la nouvelle union décidée par les uns plus que par les autres mit en application la « feuille de route » La logique fut respectée :
Avoir un nouvel espéranto régional, c’était bien pratique mais personne le parlait. C’était pas tout mes bons amis, il a fallu s’écrire puisqu’on avait décidé de se parler et qu’on pouvait pas se voir. On savait toujours pas comment faire . Quelqu’un dans une assemblée savante se souvint que les égyptiens avaient des scribes qui se débrouillaient entre eux de tout ce qui était écrit . Ils écrivaient ce qu’ils voulaient et comme ils étaient les seuls à savoir le lire il n’y avait plus aucun problème. Ils étaient même édités, à l’époque, sur papyrus. Le dictionnaire ayant été créé, le « scribouillage » étant réglé, l’unification était en route et irréversible. C’est alors que, dans toute cette affaire , les poitevins et les saintongeais s’aperçurent qu’ils avaient été complètement oubliés !!! Alain MOREAU 21 octobre 2006 « Ces deux textes d’Alain Moreau sont remarquables » François JULIEN-LABRUYÈRE DECIDER, C’EST PAS FACILE En ce temps là, il y a très longtemps vers les années 1980, quelqu’un souleva une question existentielle. Pourquoi les saintongeais ne parlent-ils pas poitevin ? Des recherches furent entreprises et un flot de questions se posèrent : - Y aurait-il par hasard 400 à 800 mots courants différents entre le poitevin et le saintongeais ? - Trouverait-on par hasard une liste de 100 expressions et proverbes qui ne seraient pas poitevins ? - Une liste de 100 verbes courants conjugués pouvait-elle montrer une différence partielle ou totale avec le poitevin ? Devant l’énormité de la tâche, il fut convenu de biaiser sans aller plus avant dans une étude qui demandait de connaître à la fois le poitevin et le saintongeais. Ne voulant pas vivre dans l’opprobre en étant taxé « d’incompétence » et surtout pas de « révisionnisme culturel » - termes infamants à cette époque - , il a fallu créer ce que l’on connaît actuellement sous le délicieux néologisme de « poitevin-saintongeais ». Ce vocable (a) porte en lui toute sa provisoirité : le trait d’union marque l’hésitation, la survivance de l’appellation « saintongeais » précise l’incertitude des décideurs de ce temps là. Une prise de position définitive s’impose désormais : avoir le courage de dire Il faut maintenant supprimer le saintongeais et le trait d’union. Deux possibilités sont bien là :
de langue d’oïl mais n’est pas du poitevin,
« saintongeais » et le désormais inutile trait d’union. L’absurdité de la situation ne demandait qu’une démonstration par l’absurde. Où se trouveront désormais les saintongeais ?
Courage, courage, fuyons dirent certains.
personnalités, etc., rend compte de sa conduite dans le passé et définit les objectifs qu’il se propose pour l’avenir. Alain MOREAU « Mettre un trait d’union plutôt qu’une conjonction de coordination entre poitevin et saintongeais relève d’une assimilation indue, devenue à la mode depuis une trentaine d’années sous l’influence de l’UPCP, organisme forte- ment dominé par des Poitevins qui, en plus, cherche à imposer une graphie trop intellectuelle pour ce qu’elle est censée véhiculer. » François JULIEN-LABRUYÈRE ____________________________ « Quant à la volonté des Poitevins d’englober grâce à un fâcheux trait d’union le saintongeais dans leur giron, elle me paraît plus le signe d’un impérialisme de faiblesse que l’effet d’une quelconque justification scientifique. » François JULIEN-LABRUYÈRE ________________________ « Ce qu’on appelle « saintongeais » n’est autre que l’ensemble des variantes méridionales du poitevin-saintongeais » Eric NOWAK _____________________________ « Le poitevin-saintongeais résulte de l’articulation du latin par les Pictons et les Santons sous l’influence germanique des Francs moins forte que dans le reste du domaine d’oïl. » Jean-Jacques CHEVRIER & Michel GAUTIER Le poitevin-saintongeais langue d’oïl méridionale ______________________________ « La langue poitevine-saintongeaise est scientifiquement attestée comme une langue circonscrite grosso-modo entre Loire et Gironde. » Jean-Louis NEVEU, CERDO Parthenay 3ème partie : Bibliographie du patois saintongeais Œuvres et documents antérieurs à 1800, par ordre chronologique : 5 auteurs 22 titres ANONYME Chronique de Turpin ou La Chronique saintongeaise. XIIIème siècle. voir AURACHER Theodor, BEDIER Joseph, BURIDANT Claude, KLEIN Karl, MEREDITH-JONES .C, PARIS Gaston, PICCAT Marco, PIGNON .J, SCHMIDT Paul, SMYSER . H, STRAUB . F, WALPOLE Ronald http://poitou.ifrance.com/poitou/turpin.htm ANONYME Tote l’histoire de France XIIIème siècle. voir BOURDILLON Francis, DUGUET Jacques, de MANDACH André, MASSIOU Léon, PIGNON Jacques ANONYME Chartes du XIIIème siècle en langue vulgaire (plusieurs concernent le diocèse de Saintes) Société Archives Historiques du Poitou. Tomes LVII. 1960, LVIII ANONYME Terrier du grand fief d’Aunis (milieu du XIIIème siècle) Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest tome XXXVIII. 1874 ANONYME Testament de Gui de Lusignan, seigneur de Cognac, de Merpins et d’Archiac - 1281 voir MARVAUD. F ANONYME Coutumier de l’île d’Oleron. XIVème siècle. voir BEMONT Charles, DUGUET Jacques, TWISS Traver ,WILLISTON James a été tiré à part par l’Imprimerie nationale en 1919 ANONYME Registre de l’Echevinage de Saint-Jean d’Angély 1332-1496 dans Bulletin Société Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis. tome XXXII ANONYME Chanson calviniste. Œuvres de M.Marchadier.1903. page 505. (écrite en 1621 selon A.Favraud) ANONYME Voué-tu là bas ? (transmis par sa grand-mère à Ginette MERCIER, la PETITE CHATENETTE) ANONYME La varve à Dieu (prière traditionnelle). Œuvres de M.Marchadier. 1903. pages 371-372 Le Subiet mars-avril 2005. p 39 (La PETITE CHATENETTE l’a apprise par sa grand-mère étant enfant dans les années 1930) ANONYME Le Noël de Thevet. chant de 42 couplets écrit par un curé de La Rochefoucauld au XVIIIème siècle Etudes locales jan 1931. pp 1-30 . Bulletin de la SEFCO juil-sept 1967. pp 224-226 voir FAVRAUD. A BESSE abbé Jacques, curé d’Annepont (manuscrit conservé à la bibliothèque de La Rochelle) Le manuscrit de Pons, recueil de textes en patois saintongeais du XVIIIème siècle DUGUET SEFCO.1975
- Marais
ANONYME L’huguenotte de Jean CHAUVINEAU (16ème ou 17ème siècle) in Bulletin de la Société Etudes Folkloriques Centre-Ouest. mars-avril 1970. pp 245-246 ANONYME Compliments en vers rustiques par les habitants de Bouteville à M.Elie de Beaumont. 1778 in Bulletin de la Société Archéologique et Historique de la Charente 1856 ANONYME O vinguit in ordre dau Roë. Les patois de la France. FAVRE . p 294. Niort 1882 MEMINEAU Jean-Baptiste, de Confolens, sous-préfet de Confolens Glossaire du patois rochellais. Manuscrit recueilli en 1780 par le cousin de M.Fleuriau de Bellevue publié par Burgaud des Marets en 1861 VANDERQUANT Jean l’Aîné, de Courcoury, curé de Virolet La saintongeaise à confesse. 1785, publié dans L’Union républicaine de Saintes 1850 ANONYME, manuscrit conservé à la Bibliothèque de Saintes au Fonds ancien et régional Extraits d’un vieux chansonnier de 1785 ayant appartenu à Alphonse Amédée RENOU, ancien notaire à Mortagne sur Gironde, communiqué par M.E. JOUAN, recopié par Marcel PELLISSON et donné à Roger CLOUET
BOURIGNON François-Marie, de Saintes, fondateur du journal Affiches de Saintonge et d’Angoumois La muse des bords de la Charente. 1786 Danse ronde en patois saintongeais. Affiches de Saintonge et d’Angoumois 11 mai 1786 Œuvres de Marc Marchadier. pp 360-362. 1903 Freddy BOSSY La boulite poitevine-saintongeaise n°8. 1985. pp 36-40 THOMAS de BARDINES, d’Angoulême Satire contre M.MEMINEAU Diverses charades, bouts-rimés, logogryphes en patois. Affiches de Saintonge et d’Angoumois.1786 … Aire linguistique du saintongeais ![]() « M’y queneu pas granman en fait de biâ langage, Parle coume i parlan teurtous dans mon village. » « Je m’efforce de démontrer que la langue régionale que j’aime peut exprimer des sentiments dignes et aborder des thèmes sérieux. » James ANGIBAUD ______________________________ « Argardez donc seul’ment ine cagouille de Chérente Thielle paur’ chéti bétière qu’est theurjhou combin lente, Mais qu’aboute vour’ qu’a veut, même s’o y a d’l’opposance, Thieu ch’min d’la cagouille, olé nout’ espèrance. » _____________________ « La science, plus impartiale et mieux avisée, recherche aujourd’hui les vestiges des Patois, comme étant les monuments les plus vivants, les médailles les plus précieuses des origines nationales et de la fusion des Peuples. » Pierre Abraham JONAIN ___________________________________ « Après Tours on trouve le pays poitevin, fertile, excellent et plein de toutes félicités.Les Poitevins sont des gens vigoureux et de bons guerriers, habiles au maniement des arcs, des flèches et des lances à la guerre, courageux sur le front de bataille, très rapides à la course, élégants dans leur façon de se vêtir, beaux de visage, spirituels, très généreux, larges dans l’hospitalité. Puis on trouve le pays saintongeais ; de là, après avoir traversé un bras de mer et la Garonne, on arrive dans le Bordelais où le vin est excellent, le poisson abondant, mais le langage rude. Les saintongeais ont déjà un parler rude, mais celui des Bordelais l’est davantage. » Le guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle, texte en latin du XIIème siècle, traduit par Jeanne VIELLIARD _______________________ « A l’école il faudrait commencer une initiation à notre langue régionale dès le |
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